Fin de la présidence tchèque à l'AG de l'ONU
Fin d'une étape de la carrière du diplomate tchèque, Jan Kavan, ancien ministre des Affaires étrangères. Continuera-t-il dans la voie diplomatique ou restera-t-il simple député ?
Autant Jan Kavan est critiqué dans son propre pays, autant il semble être apprécié à l'étranger pour ses talents de diplomate. Alors que pour Cyril Svoboda, son chef, jusqu'au 18 septembre (jour de la fin de son contrat d'emploi au ministère qu'il a dirigé, les Affaires étrangères) sa fonction à la tête de l'Assemblée générale de l'ONU n'a été qu'honorifique, pour le monde et pour Jan Kavan, cette fonction a augmenté le prestige de la Tchéquie. A noter ses rencontres avec les plus hauts représentants de ce monde, dont George Bush, président des Etats-Unis, mais aussi des efforts pour rendre les activités de l'ONU plus opérationnelles. Par exemple, les rencontres régulières entre les présidents du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, préconisées par Jan Kavan. Il est aussi l'artisan, en tant que représentant de la République tchèque, de l'adoption, pour la première fois dans l'histoire de l'ONU, d'une résolution sur la prévention des conflits armés. Pour le diplomate tchèque, c'est un énorme succès. Que lui reproche-t-on en fait ? Comme le dit Ondrej Neff, le commentateur de Lidove noviny, un quotidien national tchèque, le fait qu'il soit trop semblable à un reptile, à un serpent. Peut-être, mais la qualité de sortir les autres, de se sortir lui-même des situations compliquées n'est-elle pas liée, justement à la fonction de diplomate ?
Les médias tchèques s'interrogent... Que va devenir Jan Kavan ? Une réponse assez simple : à partir du 18 septembre, il n'est plus employé au ministère des Affaires étrangères, il reste député à la Chambre. Les sociaux-démocrates, formation politique dont il est membre, voudraient le voir au Parlement européen, ce qui suscite de vives critiques de l'opposition surtout. Pourquoi pas, déclare le Premier ministre, Vladimir Spidla. « Il est pleinement qualifié pour la fonction de député européen ». Une sinécure, comme certains le laissent entendre ? Certainement non, car même ses adversaires reconnaissent que ses connaissances et ses contacts internationaux ne peuvent servir qu'au bien de la Tchéquie et que Jan Kavan est, vraiment, un diplomate-né.