Fin du programme de retour volontaire pour les ressortissants étrangers en République tchèque
Ce mardi 15 décembre était la date butoir pour la présentation des demandes de retour gratuit par les ressortissants étrangers qui se sont retrouvés sans emploi ou en situation irrégulière en République tchèque.
Le programme « Retour volontaire », assorti de billets d’avions gratuits et d’une aide financière de 500 euros offerts par le gouvernement tchèque à tous les ressortissants de pays hors UE, a été lancé le 16 février par le ministère de l’Intérieur. La première phase du programme concernant les personnes en situation régulière avec permis de séjour et de travail et qui ont décidé de rentrer chez eux, le plus souvent en raison d’un licenciement, a pris fin le 24 juillet. Un total de 1 871 étrangers, pour la plupart originaires de Mongolie et du Vietnam, en ont alors bénéficié.
La seconde étape du programme qui s’est achevée ce mardi concernait également les étrangers en situation irrégulière. L’objectif était d’inciter ces personnes à rentrer chez eux sans avoir à craindre des mesures de rétorsion. Dans ce deuxième cas, les billets d’avion étaient assortis d’une aide de 300 euros en liquide. Un peu plus de 350 personnes se sont inscrites à cette étape du programme. Pour le ministre de l’Intérieur Martin Pecina, c’est un succès :
« Il s’agissait en premier lieu d’apporter une aide aux personnes arrivées en République tchèque lorsqu’il y avait une pénurie de main d’œuvre, à l’appel des agences de placement privées qui leur promettait des salaires élevés. Avec la crise économique, ces personnes ont été les premières à être licenciées et se sont retrouvées dans une situation sans issue. De ce point de vue, je considère que le programme est un succès, et il a réussi aussi au regard des citoyens tchèques, car si ces 2 200 étrangers repartis maintenant dans leur pays étaient restés ici, le risque qu’ils commettent des actes criminels serait très élevé, car les gens en situation désespérée ont souvent recours à des solutions désespérées. »Parmi les derniers demandeurs de retour volontaire, N’guyen Van Tin, qui tout récemment encore travaillait chez un employeur à Plzeň :
« Mes visas ne sont plus valides, le permis de travail a expiré, il ne me reste plus qu’à repartir chez moi, au Vietnam. »
Au 15 décembre, une demande de retour avait été présentée par 250 étrangers séjournant légalement en République tchèque et par 150 clandestins, en grande majorité des ressortissants mongols, ouzbeks et vietnamiens. Pourtant, il reste un grand nombre de ressortissants étrangers sans emploi qui ont décidé de ne pas bénéficier de cette offre de l’Etat tchèque. Autre possibilité pour légaliser leur séjour : déposer une demande de licence d’exploitation. De cette manière, leurs noms ne figurent plus dans les bureaux de placements. Les plus « endurcis » restent sans permis de séjour, sans permis de travail et sans licence d’exploitation, dit Tatiana Mandíková, de la Charité de Plzeň :« Dans l’industrie du bâtiment, je ne connais personne qui séjourne légalement en République tchèque. »La campagne d’information en plusieurs langues visant à faire connaître ce programme de retour volontaire pour les ressortissants étrangers a coûté 1,5 millions de couronnes. Le ministère de l’Intérieur considère l’expérience comme un succès, en espérant, dans le même temps, qu’il ne sera pas nécessaire de recourir, à l’avenir, à un nouveau programme de ce genre.