Fonds européens : les pays centre-européens pourraient être privés de milliards d’euros

Photo: khardan, CC BY-SA 3.0

Des dizaines de milliards d’euros de fonds européens pourraient être utilisés après 2020 pour venir en soutien aux pays victimes de la crise financière, tels l’Espagne ou la Grèce, plutôt qu’aux pays centre-européens, comme la Pologne ou la Hongrie, mais aussi la Tchéquie. C’est le Financial Times qui rapporte ce lundi cette information.

Photo: khardan,  CC BY-SA 3.0
Selon le quotidien économique britannique, qui s’appuie sur des documents préparatoires de la Commission européenne, Bruxelles devrait dévoiler ce projet budgétaire au début du mois de mai. Il s’agirait, à partir de la période 2021 à 2027, de ne plus seulement répartir l’argent européen en fonction du PIB par habitant des Etats membres, mais sur la base de critères bien plus précis comme par exemple le chômage des jeunes, la politique environnementale, l’innovation ou encore la politique migratoire.

D’après le Financial Times, le nouveau modèle serait particulièrement défavorable pour la Hongrie et la Pologne. Cela constituerait une façon pour Bruxelles de punir ces pays pour les politiques qui y sont conduites et qui y nuiraient à l’Etat de droit. La République tchèque, comme les Etats baltes, bénéficiaires nettes du budget européen, seraient également perdants dans cette affaire. « Ils essaient de monter cela contre nous. C’est une autre façon de nous priver d’argent », estime un diplomate des pays concernés, cité par le journal.

La redéfinition des critères de versement des fonds européens bénéficierait au contraire aux Etats du sud de l’Europe, ceux les plus affectés par la crise économique et par les politiques d’austérité, en particulier l’Italie, l’Espagne et la Grèce. Certaines régions françaises pourraient également profiter du système qui se profile.

Le Financial Times indique aussi que la chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macrons seraient favorables à un mécanisme qui avantagerait les régions où se trouvent le plus de demandeurs d’asile. Un autre moyen de pénaliser les pays comme la République tchèque qui refusent de les accueillir.