Foot - Entretien avec le président du Sparta Prague : « Le bilan de cet automne ne peut être que négatif »

Daniel Kretinsky, photo: CTK

Le Sparta Prague traverse l'une des plus graves crises de son histoire en termes de résultats sportifs. A l'issue de la phase aller du championnat, la plus mauvaise de ces trente dernières saisons, le champion en titre n'occupe que la neuvième place, à quinze points du leader, le Slovan Liberec, tandis qu'il a été éliminé des coupes européennes, après avoir terminé dernier de son groupe en Ligue des champions pour la deuxième année consécutive. Avant la longue trêve hivernale de deux mois, Daniel Kretinsky, le président du club au palmarès le plus riche du pays, avec 33 titres de champion, a dressé pour Radio Prague, et en français, le bilan de cette première moitié de saison :

Daniel Kretinsky,  photo: CTK
« Ce bilan ne peut être que négatif. Nos résultats sont une grande déception. Nous sommes très éloignés de tout ce que l'on peut appeler succès. Bien entendu, on peut toujours trouver des éléments positifs, mais là, ils sont vraiment très minoritaires. »

-Quelles sont les raisons de ces mauvais résultats ?

« Vous savez, il est extrêmement difficile de faire une analyse juste dans une sphère comme le football. Il y a beaucoup d'éléments très subjectifs dont il faut tenir compte. Vous êtes notamment très proches du psychisme des individus. Mais selon moi, la cause principale est le fait que le Sparta n'a pas été capable d'être uni, de former une équipe dans laquelle les joueurs s'aident les uns les autres. Je pense que ces divergences internes sont la raison principale de ces résultats aussi pauvres. A cela s'ajoutent d'autres éléments plus techniques, notamment la perte de trois joueurs-clés : Karel Poborsky dans des circonstances qui sont bien connues ( le capitaine a exprimé publiquement son désaccord avec les méthodes de l'entraîneur Jaroslav Hrebik, limogé quelque temps plus tard. Poborsky a, quant à lui, été prêté à Ceske Budejovice, club de deuxième division, ndlr), mais aussi Tomas Sivok et Karol Kisel, deux titulaires de l'équipe, sur blessure. Enfin, troisième élément d'explication, il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui sont arrivés cet été. Or, ni ces joueurs ni nous n'étions préparés au fait que chaque joueur qui rejoint le Sparta subit une pression énorme à laquelle il n'a, le plus souvent, jamais été confronté par le passé. Et cette pression a été trop forte pour certains et cela a affecté les performances de l'ensemble de l'équipe. Tout cela a entraîné une critique publique de notre jeu et de nos résultats, puis ensuite, par conséquent, toutes ces divergences internes. »

Photo: CTK
-En un an, trois entraîneurs se sont succédés à la tête de l'équipe première du Sparta. Par ailleurs, à chaque intersaison, de nombreux joueurs quittent ou rejoignent le club. Ne manque-t-il pas simplement un peu de stabilité ?

« Absolument. C'est d'ailleurs pour cela que notre philosophie est de collaborer avec un entraîneur qui porte la responsabilité des résultats sportifs du club, qui a la possibilité de mettre en place un système de jeu et de choisir les joueurs qui conviennent à ce système. C'est notre vision. Naturellement, pour que cette vision puisse être respectée au Sparta, il faut avoir des résultats concrets. Sans cela, la pression sur l'entraîneur est énorme et il est alors très difficile de continuer. Mais notre but n'est pas de changer d'entraîneur, car nous savons que ce n'est pas une méthode efficace. »