Foot – Ligue Europa : la sensation Plzeň

Foto: ČTK

C’est assurément le résultat le plus surprenant de la soirée européenne de football de jeudi. C’est aussi l’un des plus beaux exploits jamais réalisés par un club tchèque en coupes d’Europe. Le Viktoria Plzeň s’est nettement imposé (3-0) sur la pelouse de Naples, à l’occasion des matchs aller comptant pour les 16es de finale de la Ligue Europa. Cette victoire permet au club de Bohême de l’Ouest d’envisager avec beaucoup d’optimisme une qualification pour les 8es de finale. Nettement moins surprenante, en revanche, a été la courte défaite (0-1) concédée par le Sparta à Prague contre Chelsea.

Petr Čech,  photo: CTK
A la différence de Naples, dont l’entraîneur avait choisi de faire tourner son effectif pour la réception de Plzeň en laissant notamment le meneur de jeu slovaque Marek Hamšík sur le banc de touche au coup d’envoi, c’est un onze de départ type ou presque que Rafael Benitez, le coach de Chelsea, avait choisi d’aligner à Prague pour affronter le Sparta. Très attendu par le public et les médias tchèques, Petr Čech, bien que récemment victime d’une fracture de l’auriculaire, a donc bien défendu le but anglais contre son ancien club. Et au coup de sifflet final, le gardien tchèque, dont le petit doigt n’a pas été trop sollicité durant quatre-vingt-dix minutes par les attaquants du Sparta, était plutôt satisfait du déroulement de la froide soirée pragoise :

« Cela faisait douze ans que je n’avais plus joué contre une équipe tchèque dans quelque compétition que ce soit. Ce match avait donc forcément une saveur très particulière pour moi, surtout ici contre le Sparta. Mais je suis surtout content que les choses se soient bien passées pour nous : non seulement nous n’avons pas encaissé de but, mais nous avons aussi réussi à en marquer un pour gagner. »

Sparta - Chelsea,  photo: CTK
Ce but, qui hypothèque encore un peu plus les minces chances de qualification du Sparta avant le retour à Londres jeudi prochain, a été inscrit à la 82e minute par le milieu brésilien de Chelsea, Oscar, qui venait juste de faire son entrée en jeu. Avant cela, les Pragois, sans jamais parvenir à se montrer véritablement menaçants et malgré certaines limites techniques, ont plutôt fait bonne figure, comme s’en contentait leur entraîneur Vítězslav Lavička :

« Je pense que nous avons vu un match intéressant. Nous avons peut-être été trop respectueux de notre adversaire dans le premier quart d’heure, mais nous avons ensuite été beaucoup plus actifs, je dirais jusqu’à l’heure de jeu tant défensivement qu’offensivement. Nous sommes alors restés bien organisés et nous avons eu quelques occasions de but. Après, il faut reconnaître que nous avons manqué d’énergie dans la dernière demi-heure et nous avons parfois perdu trop rapidement le ballon. Notre adversaire a pris progressivement le dessus et nous a sanctionnés avec ce but en fin de match. »

Naples - Viktoria Plzeň,  photo: CTK
Comme le Sparta, qui a donc plus souffert en fin de match contre le dernier lauréat de la Ligue des champions reversé en Ligue Europa, le Viktoria Plzeň disputait à Naples lui aussi son premier match officiel de l’année 2013, la longue trêve hivernale n’étant pas encore achevée en République tchèque. Et pas plus que le Sparta, le Viktoria Plzeň ne partait pas favori contre l’actuel deuxième de la Série A italienne. Mais un but du jeune international Vladimír Darida à la 28e minute, puis deux autres de František Rajtoral et Stanislav Tecl dans le dernier quart d’heure de la partie, ont permis au leader du championnat tchèque de regagner la Bohême de l’Ouest avec une avance plus que confortable et surtout inespérée avant le match retour jeudi prochain.

Naples - Viktoria Plzeň,  photo: CTK
Convaincant depuis trois saisons déjà en Gambrinus Liga grâce à un style de jeu résolument offensif, prometteur la saison dernière en Ligue des champions et en Ligue Europa, où il avait été sorti de justesse en prolongation par Schalke 04 à ce même stade des 16es de finale, le Viktoria, qui compte dans ses rangs plusieurs internationaux tchèques et slovaques, a donc confirmé ses bonnes dispositions sur une scène européenne où les clubs tchèques ont pourtant bien du mal à exister ces dernières saisons. Après avoir terminé premier de son groupe à l’automne dernier devant notamment l’Athlético Madrid, Plzeň a désormais de grandes chances de s’offrir le scalp de l’ancien club de Diego Maradona. En cas de qualification, le petit poucet tchèque qui n’a de cesse de grandir retrouverait les Biélorusses du Bate Borissov ou les Turcs de Fenerbahce en 8es de finale.