Foot – Ligue Europa : merci Plzeň !
Il n’y a plus de club tchèque en coupes d’Europe de football cette saison. Battu (1-3, après prolongation) par les Allemands de Schalke 04 en match retour des 16es de finale, jeudi soir, à Gelsenkirchen, le Viktoria Plzeň a été éliminé de la Ligue Europa. Mais réduits à dix en deuxième mi-temps, puis à neuf dès le début de la prolongation suite à une blessure d’un de leurs joueurs, les Tchèques, longtemps héroïques, quittent la compétition certes en nourrissant beaucoup de regrets mais aussi la tête haute. Cela faisait bien longtemps qu’un club tchèque n’avait plus réalisé un parcours aussi honorable en coupes d’Europe.
Le Viktoria y retrouvait donc Schalke 04, demi-finaliste, quand même, de la Ligue des champions la saison dernière. Un adversaire de prestige, donc, dont les Tchèques ont pourtant bien failli venir à bout. Pour cela, il leur aura juste manqué un peu de réalisme (notamment au regard des occasions manquées au match aller), d’expérience aussi sans doute, et de réussite. Tout ce qui en somme ne manque jamais ou rarement, nous direz-vous, aux grandes équipes…
Au match aller la semaine dernière à Plzeň, les deux équipes s’étaient quittées dos-à-dos (1-1). La mission des Tchèques était donc simple avant le retour en Allemagne : marquer au moins un but dans la magnifique enceinte de Gelsenkirchen pour pouvoir espérer se qualifier. Et malgré l’ouverture du score en faveur de Schalke par l’attaquant néerlandais Klaas-Jan Huntelaar dès la 8e minute de jeu, l’équipe de Bohême de l’Ouest a rempli a mission en égalisant à trois minutes de la fin du temps réglementaire. A ce moment précis du match, elle évoluait pourtant à dix depuis déjà près d’une demi-heure et l’expulsion, suite à un coup de coude, de son attaquant Marek Bakoš. Héros malheureux, ce dernier regrettait vivement son geste au coup de sifflet final :
« Je suis bien conscient que tout est de ma faute. Je m’en veux terriblement. J’y ai beaucoup pensé lorsque je me suis retrouvé seul en attendant le contrôle antidopage. J’ai aussi pensé à mes coéquipiers que j’ai abandonnés sur le terrain. Malheureusement la chance ne leur a pas souri. Mon geste stupide efface tout ce que j’ai réussi les matchs précédents. Je suis en grande partie responsable de notre élimination ce soir, parce que je suis persuadé qu’à onze contre onze nous nous serions qualifiés. »Déjà réduits à dix, donc, après cette expulsion, le Viktoria Plzeň a ensuite encore perdu un deuxième joueur, sur blessure cette fois, pratiquement dès l’entame de la prolongation. Les trois remplacements ayant déjà été effectués, les Tchèques se sont ainsi retrouvés en double infériorité numérique. C’en était trop pour espérer résister jusqu’à la séance de tirs au but. Et à la 106e minute, Klaas-Jan Huntelaar marquait logiquement le deuxième but libérateur pour Schalke avant finalement d’inscrire un triplé et d’assommer définitivement Plzeň à la 120e et dernière minute de la prolongation. Mais pour l’entraîneur de Plzeň, Pavel Vrba, le tournant du match se trouvait bien entendu ailleurs, bien avant cette prolongation fatale à ses protégés alors au bout du rouleau :
« Je pense que nous avons de nouveau fait jeu égal avec une très bonne équipe habituée aux confrontations européennes de haut niveau. Malheureusement, l’indiscipline de Marek Bakoš nous a coûté très cher. En prolongation, notre longue infériorité numérique s’est fait sentir. Les joueurs étaient cuits, il nous a manqué de forces. C’est un grand regret, même si je suis fier de mon équipe et de ce qu’elle a montré pendant 90 minutes. Après, à neuf, ce n’était plus le même match… »Fier de ses joueurs sur ce match, l’entraîneur du Viktoria peut également l’être pour l’ensemble de leur œuvre en coupes d’Europe cette saison. Plzeň a démontré que, même avec des moyens limités, un club tchèque, pour peu qu’il ait un peu d’ambition en termes de jeu, pouvait soutenir la comparaison à l’échelle européenne et faire plaisir à son public et aux amateurs plus neutres de beau football. Ce n’est pas rien.