Geste du gouvernement envers les personnes qui n’ont pas pu étudier après 1948 pour des motifs politiques
Il y a 61 ans, le 25 février 1948, les communistes prenaient le pouvoir dans l’ancienne Tchécoslovaquie, et ce pour 40 ans. Au moment où la crise culminait et où le président Edvard Beneš faisait face aux pressions énormes exercées par Klement Gottwald pour le passage du pouvoir, une marche de plusieurs milliers d’étudiants s’est dirigée vers le Château de Prague pour soutenir le président et la démocratie.
« Pour nous les jeunes, la passivité des partis démocrates était incompréhensible et nous avons décidé d’agir nous-mêmes. »
Les forces de l’ordre, composées des Milices populaires, de la police d’Etat, et munies de mitraillette, ont toutefois barré la voie aux étudiants en haut de la rue Nerudova qui monte vers le Château, les empêchant de rencontrer le président. Des coups de fusil tirés ont grièvement blessé un étudiant. Une plaque commémorative rappelle l’événement au-dessus duquel un long silence a régné sous le régime précédent, de même que sur les persécutions subies par des participants à la marche de protestation contre le coup de force communiste. A la cérémonie du souvenir organisée ce mercredi, Zdeněk Boháč, qui préside le Club académique 48 réunissant les anciens étudiants, a formulé un avertissement en leur nom :
« Nous sommes les témoins, nous avons vécu cette période et nous savons donc avec quelle habileté les communistes savaient employer des mots aimables, cajoleurs, promettaient l’impossible, et nous devons constater avec consternation que cela se répète aujourd’hui … »
Les conséquences du putsch communiste ont été tragiques, notamment pour les étudiants : entre 1948 et 1949, près de 10 000 étudiants et dignitaires académiques ont dû quitter les écoles supérieures, beaucoup d’entre eux ont été envoyés dans des camps de travaux forcés et n’ont pu occuper que des postes mal rémunérés.
En octobre 2008, le gouvernement a fait un geste à l’égard des victimes du régime communiste en décidant d’indemniser les étudiants mis à la porte des universités et les personnes persécutées entre le 25 février 1948 et le 1er janvier 1990.