Habib Dembélé présente le film « Bamako »
Je vous propose maintenant de retrouver Habib Dembélé, une pointure du théâtre et du cinéma africains. Début octobre, le public pragois l'a vu dans le spectacle « Sizwe Banzi est mort », une mise en scène de Peter Brook.
Je vous propose maintenant de retrouver Habib Dembélé, une pointure du théâtre et du cinéma africains. Début octobre, le public pragois l'a vu dans le spectacle « Sizwe Banzi est mort », une mise en scène de Peter Brook. Cette fois-ci, il vous parlera du film « Bamako », sorti en salles en France le 18 octobre, où il joue le rôle de Falaï. Son réalisateur Abderrahmane Sissako a voulu montrer l'Afrique « non pas comme le continent qui est le mien, mais comme un espace d'injustices qui m'atteignent directement ». Ainsi, le film raconte un procès virtuel, tenu dans la cour d'une maison à Bamako, la capitale malienne, contre la Banque mondiale et le FMI que les Africains jugent responsables de la situation du continent. On écoute Habib Dembélé :
« Le scénario d'Abderrahmane a évolué avec moi. Son film me plaît - finalement, les acteurs ont été comme des figurants à côté de ce qui s'est passé. Il a pris de vrais avocats, connus en France, de vrais témoins et de vraies victimes des ajustements structurels de la Banque mondiale et du FMI. On y voit l'ancienne ministre de la Justice du Sénégal, des avocats renommés du Burkina Faso et du Mali... Moi, je partage totalement ce qu'Abderrahmane dit sur son film. J'ai soutenu le projet du début jusqu'à la fin, je n'ai pas été un simple petit acteur. Le réalisateur m'a fait confiance, il m'a fait lire le scénario, il m'a demandé mon avis, je l'ai aidé à choisir les acteurs, à médiatiser le film. Nous avons la même vision de l'Afrique, nous tenons aux mêmes valeurs, avec la même rigueur. Pour provoquer Abderahhmane, il faut se moquer de l'Afrique. Moi, je suis encore pire que lui ! »