Initiative de la chambre de commerce américaine contre la corruption en République tchèque

L’opacité et la corruption dans les appels d’offres publics : des maux contre lesquels la chambre de commerce américaine à Prague veut désormais lutter activement, en mettant sur pied une équipe chargée de rédiger un amendement à la législation sur ces appels d’offres. Le journaliste américain Eric Best est membre du conseil d’administration de cette chambre de commerce:

« Je crois qu’il y a deux raisons à cette initiative. Je crois que le temps est venu pour une réaction de la sphère du commerce. Il y a toujours une crise en République tchèque, on sent les effets de la corruption plus que jamais, et il y a je crois une volonté de la part des partis politiques de faire des promesses avant les élections. D’un autre côté, la corruption en République tchèque a dépassé les limites acceptables. Les électeurs sont fâchés ; tout le monde entend qu’il faut économiser mais ceux qui sont en haut – politiciens et hommes d’affaires – n’économisent pas et les gens sont agacés par ça. »

Est-ce que la Chambre de commerce américaine a pris cette initiative parce que des entreprises américaines ont aussi été touchées par des affaires de corruption dans des appels d’offres publics ?

« C’est une très bonne question. Mais je ne crois pas que ce soit la raison. C’est vrai qu’il y a eu récemment trois affaires qui ont concerné des sociétés américaines – Hewlett-Packard, General Dynamics et Ford. C’est vrai qu’une de ces trois sociétés est membre de la chambre de commerce américaine mais ce n’est pas à cause de ça que nous avons décidé de lancer cette initiative maintenant. Le temps est venu. Les politiciens ont consenti à écouter une telle initiative parce que je crois que le plus grand problème est que la corruption en République tchèque a dépassé les limites acceptables. C’est quelque chose que les électeurs voient et aussi quelque chose que la presse voit et dénonce plus activement. »

Quelles sont les chances de succès de cette initiative ? Est-ce qu’on pourra voir les fruits d’une telle initiative même après la campagne électorale selon vous ?

« Oui, je suis optimiste parce que nous avons déjà eu une vague de soutiens, des réactions très positives de plusieurs chambres de commerce, néerlandaise, allemande, scandinave, canadienne... J’espère aussi que les Français aussi vont accepter notre invitation. Mais pour avoir du succès il faut exercer une pression sur les partis politiques parce que c’est vrai qu’il est très facile de faire des promesses avant les élections. S’il y a une véritable vague de soutien pour une telle initiative, on peut espérer qu’après les élections ce sera plus difficile pour les politiciens d’ignorer ce qu’ils ont promis avant. »