Ivan Fučík : « La France ? Un coup de foudre... »

Ivan Fučík, photo: www.czech-tv.cz

Depuis le 5 septembre, tous les vendredi vers 17h, la deuxième chaîne de la télévision publique tchèque propose des documentaires consacrés à des régions de France... Une série de 16 épisodes d’une vingtaine de minutes qui met l’accent notamment sur les liens qui unissent France et République tchèque depuis des siècles.

Depuis le 5 septembre, tous les vendredi vers 17h, la deuxième chaîne de la télévision publique tchèque propose des documentaires consacrés à des régions de France... Une série de 16 épisodes d’une vingtaine de minutes qui met l’accent notamment sur les liens qui unissent France et République tchèque depuis des siècles.

Le réalisateur Ivan Fučík et son équipe sont allés à la pêche aux choses connues et moins connues, de la grande et de la petite histoire... un hobby qui passionne Ivan Fučík depuis qu’il se rend en France régulièrement :

« Cela fait des années que je m’intéresse à ce sujet, c’est une petite passion personnelle. J’essaye de lire le plus de documents possible, de types différents, parce qu’il n’existe pas d’ouvrage qui synthétise toutes les informations. Je me suis donc dit qu’il fallait que je rassemble le plus d’informations possible... »

Evidemment, les liens qui unissent la Bourgogne à la Bohême sont connus de tous les tchécophiles français. Ivan Fučík ne pouvait pas ne pas les rappeler, mais il relève aussi la très grande proximité de destins de l’Alsace et de la Bohême... avec Charles IV, fondateur de la Décapole médiévale, Charles IV qui rapporta une relique de sainte Odile, patronne de la région... le frère de l’architecte Petr Parler qui travailla sur le chantier de la cathédrale de Strasbourg, ou encore les députés tchèques qui au XIXe siècle protestèrent à Vienne contre l’annexion de l’Alsace à l’Allemagne en 1871.

Ne manquent pas non plus à ces documentaires les grandes figures de l’amitié franco-tchèque tels qu’Ernest Denis, mais Fučík aime à rappeler que certains sont malheureusement aussi tombés dans l’oubli :

« Louis Léger par exemple est tombé dans l’oubli. C’était un historien, un prédécesseur d’Ernest Denis. Il est venu à Prague, fréquentait František Palacký, il a même appris le tchèque. C’était un grand polyglotte et un slavophile. C’est Jaroslav Vrchlický qui lui a appris le tchèque. Malheureusement, tout le monde l’a oublié, bien qu’on lui doive un monument, la Croix de Bohême, sur le lieu de la bataille de Crécy. »

Eh oui, ceux qui connaissent Prague ne s’y seront pas trompés : ce n’est pas d’un M. Leger, à l’allemande, mais bien de Louis Léger dont il s’agit dans le nom attribué à la grande artère pragoise, Legerova, malgré la prononciation déformée... De l’Alsace à la Bretagne, en passant par la Champagne, le Languedoc, les 16 épisodes de l’émission de la CT2 tentent de répondre à une des questions qui agite Ivan Fučík : qu’est-ce qui fait que la France attire toujours autant, une des raisons d’ailleurs pour lesquelles elle est la destination touristique phare dans le monde... Je lui ai demandé si après avoir réalisé ses documentaires, il avait trouvé une réponse...

« En fait, c’est naturel : qu’est-ce qui fait qu’une femme nous séduit ? Vous savez, parfois, c’est tout simplement un coup de foudre... Quand vous allez là-bas, soudain, vous êtes juste émerveillé, cela vous prend au coeur, et ça ne vous lâche plus. Et on finit par s’y sentir comme chez soi... »