Jablonné v Podještědí, un petit coin de paradis

La basilique Saint-Laurent et Sainte-Zdislava, photo: Štěpánka Budková

Partons pour cette fois au nord du pays, dans la région de Liberec, à la frontière tchéco-allemande. D’un point de vue historique, la commune de Jablonné v Podještědí est une des communes les plus remarquables et les plus anciennes du nord de la Bohême. Situé aux pieds des Lužické hory, les montagnes de Lužice, le village de près de 3 000 habitants est également étroitement lié à la Sainte Zdislava de Lemberk, surnommée la Mère des Pauvres.

Montagne Hvozd, des forêts à perte de vue

La montagne Hvozd,  photo: Zákupák
Une des plus hautes cimes des monts de Lužice, la montagne Hvozd, haute de 750 mètres, et également appelée Hochwald en allemand, se trouve précisément à la frontière tchéco-allemande. Dès la fin du XVIIIe siècle, les habitants de la région y avaient édifié un escalier jusqu’au sommet, où les randonneurs pouvaient admirer la vue panoramique surprenante sur le paysage boisé, tant sur la partie tchèque que sur la partie allemande. En 1834, une grande croix y a été érigée, avec l’inscription dans les deux langues : « Portez chacun le fardeau de l’autre », (Jeden druhého břemena neste). Une première auberge y a été construite en 1853 du côté allemand, mais après un incendie qui l’a complètement détruite en 1877, une autre auberge y a vu le jour la même année, mais cette fois-ci du côté tchèque. Actuellement ce sont deux restaurants qui accueillent les visiteurs assoiffés.

La chapelle Saint-Antonín,  photo: Koprovka,  CC BY-SA 4.0 International
En descendant le chemin sinueux du mont Hvozd, qui mène jusqu’à la commune de Jablonné v Podještědí, nous nous arrêtons dans la commune de Heřmanice, qui peut se pavaner de la chapelle Saint-Antonín. Cette chapelle néogothique datant de la première moitié du XIXe siècle a été sauvée de son état délabré, pour retrouver son aspect initial grâce à la rénovation au cours de ces dernières années. Même si l’intérieur de la chapelle reste très rustique, des jeunes mariés, toujours plus nombreux à y célébrer leur mariage, profitent d’une vue sur les pâturages pittoresques de dizaines de daims.

Les trésors culturels de Jablonné v Podještědí

Après quelques kilomètres, nous arrivons devant le bâtiment en briques rouges qui abrite la gare de Jablonné v Podještědí, ainsi que son musée. La chef de gare, Květa Slabá, a dévoilé quelques curiosités à propos de cet endroit :

« La gare était très raffinée. (Nadrazi melo svoji velkou noblesu). Par le passé, on pouvait y trouver des salles d’attente de 1ère, 2e et 3e classes. On peut voir cet aménagement encore de nos jours. Nous nous en sommes rendus compte lorsque nous avons fêté les 100 ans de la fondation de la gare. Mes collègues, qui étaient là avant moi, ont conçu une petite exposition dans ces lieux, pour rappeler l’histoire de la gare. »

La gare de Jablonné v Podještědí,  photo: Fojsinek,  CC BY-SA 3.0 Unported
Edifiée en 1900, la gare de Jablonné v Podještědí a été classée comme deuxième plus belle gare du pays en 2015. La chef de cette gare, Květa Slabá, a notamment dévoilé qu´elle collectionnait différentes casquettes de cheminots du monde entier, une passion qu’elle cultive depuis 1996. Cette collection, qui peut être également appréciée au musée de la gare, rassemble des casquettes de cheminots français, espagnols ou aussi turcs. Et comme le précise Květa Slabá elle-même, elle troque chaque casquette étrangère, contre sa propre casquette rouge tchèque.

A Jablonné v Podještědí, le château de Nový Falkenburk fait partie des joyaux architecturaux. Construit au XVIe siècle par le propriétaire du domaine Jindřich Berka de Dubé, le château a par la suite été rénové dans un style baroque et sert actuellement de maison d’accueil pour enfants.

Sainte-Zdislava, patronne de Liberec

La basilique Saint-Laurent et Sainte-Zdislava,  photo: Štěpánka Budková
Mais le point dominant de la commune de Jablonné reste la basilique Saint-Laurent et Sainte-Zdislava (Bazilika svatého Vavřince a svaté Zdislavy), située dans un complexe d´un monastère dominicain. Cette œuvre architecturale baroque a été construite dans l´esprit de somptuosité romano-catholique, avec, en son milieu, une coupole haute de plus de 40 mètres. Sainte-Zdislava, en honneur de qui cette basilique a été construite, était une simple femme, ayant vécu au XIIIe siecle, et qui s´était engagée à offrir son aide aux personnes les plus nécessiteuses, en construisant non seulement des hôpitaux, mais en étant complètement dévouée à cette cause. Guide à la basilique, Jaroslav Slabý, a dévoilé :

« A l´époque, les gens ont honoré Zdislava comme une sainte dès sa mort. Ils n´ont pas attendu une confirmation officielle, qui a été finalement livrée au XXe siècle. Zdislava a été canonisée en 1995 par le pape Jean-Paul II. C´est d´ailleurs ce que l´on peut voir dans ces vitrines, où l´on voit les lettres et les recueils relatifs à la canonisation. A l´intérieur, il y a tout ce que l´on sait sur la vie de Zdislava, tout y est inscrit, ainsi que l´évolution du culte, et tous les actes miraculeux qui ont été établis. C´est la Congrégation pour les causes des saints qui donne sa recommandation sur la canonisation de la personne. »

La basilique Saint-Laurent et Sainte-Zdislava,  photo: SchiDD,  CC BY-SA 4.0 International
A l´intérieur de la basilique, des catacombes profondes de trois étages font découvrir des espaces, où se trouve le dernier lieu de repos de la Sainte-Zdislava. Depuis 2002, Sainte-Zdislava est aussi devenue la patronne de la région de Liberec. Une sœur de la basilique a notamment peint un tableau en son honneur. Jaroslav Slabý poursuit :

« Sur ce tableau on peut voir le mari de Zdislava, et des flammes, représentant le danger pour le Royaume de Bohême. Zdislava devait alors s´occuper de sa famille du château, mais aussi de toute la propriété, ayant appartenu à son mari Havel. Ce domaine était extrêmement vaste, il allait de Jablonné, à Jičín et jusqu´ à Turnov. Sa bonté et son amour se sont répandus à travers les environs, et de nombreux malades ou de pauvres gens touchés par les guerres. »

L’empreinte très ancrée de Sainte-Zdislava

Château Lemberk,  photo: Štěpánka Budková
Notre destination finale, c’est le château Lemberk, situé à près de 3 km de la basilique, et qui avait notamment été habité par Sainte-Zdislava. Sur le chemin, il est possible de se rafraîchir à la Source de Zdislava, qui selon la légende déjà mentionnée dans la Chronique de Dalimil, guérissait les aveugles de la cécité. Le château de Lemberk, a été reconstruit avec le temps en style renaissance et a également appartenu à la célèbre famille Gallas au début du XVIIIe siècle. Šárka Procházková, guide au château de Lemberk a révélé qu´elles étaient les différents tours que les visiteurs peuvent faire :

« Nous offrons quatre possibilités. Il y a un premier tour en compagnie d´un guide qui vous fait découvrir les salles historiques. Après, il y a un deuxième tour où l´on peut voir d´autres salles, comme les cuisines ou le bureau. Ensuite, au deuxième étage du château, se trouve une exposition que l´on visite sans guide. On peut y voir différents objets historiques, de style cubiste ou d´Art nouveau, que l´on ne peut voir nulle part ailleurs. Il y a différents meubles par exemple, qui avaient été confisqués âpres 1945 et on n´a pas trouvé d´autres endroits où les mettre. »

Jablonné v Podještědí,  photo: Lutz Maertens,  CC BY-SA 3.0 Unported
Le maire de Jablonné v Podještědí, Jiří Rýdl, a fait savoir qu´une nouvelle piste cyclable de 37 km, baptisée Sainte-Zdislava, devait bientôt relier d´autres pistes, comme celle de Varhany, qui passe par la ville de Nový Bor en provenance de Česká Lípa, ainsi que la piste cyclable internationale Odra-Nisa, qui débute dans la commune de Nová Ves nad Nisou et se termine après plus de 550 kilomètres dans la ville d’Ahlbeck, en Allemagne.

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