Jan Heller
Dans le portrait de cette semaine, nous évoquerons la mémoire de Jan Heller, décédé le 15 janvier 2008 à l’âge de quatre-vingt trois ans. Il était membre émérite de la Faculté de théologie évangélique de l’Université Charles à Prague, et est l’auteur d’un grand nombre d’études sur la religion antique et sur l’exégèse de l’Ancien Testament.
« Lorsque l’homme se met à se poser des questions sur soi-même et réfléchir sur sa destinée, une question fondamentale se pose : si je dois prendre part à la vie, pourquoi dois-je souffrir et mourir ? Pourquoi tout être et matière vivante sont soumis à la souffrance et à la mort ? Pourquoi nul ne peut rester en dehors, dans le rôle d’un spectateur? Pourquoi fus-je projeté dans l’existence? »
C’était un extrait de l’Introduction à la discussion sur les religions ou brève méditation sur la signification de la souffrance et de la mort du professeur Jan Heller, décédé le 15 janvier 2008 à l’âge de quatre-vingt trois ans. Cet homme remarquable, membre émérite de la Faculté de théologie évangélique de l’Université Charles à Prague, est l’auteur d’un grand nombre d’études sur la religion antique et sur l’exégèse de l’Ancien Testament. Il a également rédigé une interprétation des textes de la Bible publiée sous forme de recueil. Le professeur Heller faisait partie des traducteurs œcuméniques tchèques de la Bible. A partir de 1950, il est lecteur d’hébreu à la faculté Komensky et dans les années soixante maître de conférences à l’Université Humboldt ainsi qu’à la Kirchliche Hochschule à Berlin.
« Je pense que lorsque l’âge de l’homme est fort avancé et qu’il souffre de maux divers, le plus précieux s’avère être la paix au fond du cœur confirmant au plus profond de moi que j’appartiens à Dieu, que rien ne peut m’arracher à lui, qu’il s’agisse d’une inquiétude de l’extérieur, un mal, une entrave ou une contrariété. De mon point de vue la paix au fond du cœur est la façon dont Dieu nous prépare à vivre dans son Royaume et je lui en suis fort reconnaissant. »
C’était le professeur Jan Heller dans l’émission de Petr Vadura, journaliste de l’émission religieuse de la Radio tchèque. Je laisse Petr Vadura évoquer ses impressions sur le professeur Heller.
« Jan Heller faisait partie des professeurs les plus appréciés de la Faculté de théologie évangélique. Il aimait ses élèves et suivait leur parcours même après qu’ils aient quitté l’université. Lorsqu’ à cause faute d’une grave maladie, il fut dans l’incapacité de continuer à exercer ses activités pédagogiques, il a accepté avec gratitude la possibilité d’interpréter les textes de la Bible sur les ondes. Tout d’abord les enregistrements ont eu lieu avec Petr Kolar et depuis 2003 avec moi pour l’émission de la radiodiffusion Vltava dans la Parole matinale, diffusée le dimanche. Nous avons également enregistré plus de trente émissions sur les personnages bibliques, la civilisation et les textes pour l’émission chrétienne de la Radio tchèque à Plzen et pour Trans World Radio qui est une radiodiffusion de mission. La plupart du temps nous avons réalisé les enregistrements chez les Heller car la santé du professeur ne lui permettait guère des déplacements à longue distance. Malgré son professionnalisme Jan Heller n’a jamais sous-estimé les enregistrements et se préparait toujours minutieusement. Les émissions avec le professeur avaient une écoute importante car il parlait de façon compréhensible et son approche était très personnelle. Il ne craignait guère de parler de la foi, de son rapport au Christ, de l’espoir et de la recherche de la paix intérieure. »
La parole est encore une fois au professeur Jan Heller.
« Un sérieux pompeux est comme le miroir de l’égoïsme. Où donc cela peut-il mener lorsque l’homme ressent le besoin de se prendre au sérieux et lorsqu’il est hautain par rapport aux autres ? Je ne me suis jamais retrouvé dans un tel isolement et je n’aimerais jamais le ressentir. C’est si beau de ne pas être censés se prendre trop au sérieux. J’apprécie beaucoup une phrase de Jean de Luxembourg que je vais vous citer : jamais un roi de Bohême ne fuira un champ de bataille. Et moi je dis : jamais je ne me prendrai au sérieux ! Si cela était le cas je compliquerai la vie aux autres ainsi qu’à moi-même. »
Le professeur Jan Heller, né le 22 avril à Plzen, a fait ses études à la Faculté de Jan Hus et à la Faculté des lettres de l’Université Charles à Prague. Il également étudié une année à Bâle. Il était également vicaire à Horovice vers la fin des années cinquante.
En l’honneur du professeur Jan Heller la Radio tchèque diffusera en février une émission en deux parties sur sa vie.
Et maintenant je donne la parole à Jana Sustova, rédactrice des pages Internet des émissions religieuses de la Radio tchèque et fille du célèbre compositeur Jiri Sust pour dire quelques mots sur le professeur Jan Heller.
« Beaucoup de chrétiens en République tchèque sont triste de la perte d’un si grand théologien. Mais ce qui me semble important c’est que son héritage reste vivant. Il a écrit plusieurs livres et sa voix vit toujours à travers les enregistrements de la Radio tchèque. Comme l’a dit mon collègue Petr Vadura, Jan Heller était souvent l’invité des émissions la Parole matinale et de l’Onde chrétienne. La Parole matinale est diffusée par la Radio tchèque depuis avril 2002 et dans les archives de la radio il y a un grand nombre d’heures d’enregistrements avec Jan Heller. Les archives sont de nouveau accessibles sur site Internet consacré à la religion qui fait partie du site Internet de la radio tchèque. Je crois que c’est un excellent service pour les chrétiens car l’émission la Parole matinale est très appréciée. Je suis souvent parmi les chrétiens, c’est pour cela que je sais qu’ils parlent beaucoup de cette émission, qu’ils soient catholiques ou protestants. »