Jan Kavan et l'affaire Srba

Sabina Slonkova, photo: CTK

La tentative d'assassinat de la reporter de Mlada fronta Dnes, Sabina Slonkova, dont nous avons informé nos auditeurs, ce mardi, commence à prendre des allures de scandale politique.

Sabina Slonkova,  photo: CTK
La tentative d'assassinat de la reporter de Mlada fronta Dnes, Sabina Slonkova, dont nous avons informé nos auditeurs, ce mardi, commence à prendre des allures de scandale politique. La personne qui semble désormais menacée se trouve être l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jan Kavan, qui est aussi député de la social-démocratie et nouvellement président de l'Assemblée générale des Nations unies, avec entrée en fonction dès la session de septembre.

La raison en est simple : La personne accusée d'avoir commandé ce meurtre est un certain Karel Srba, qui n'est ni plus ni moins que l'un des anciens collaborateurs immédiats de Kavan, aux Affaires étrangères, où il assurait la fonction de secrétaire général. A l'époque, la journaliste présumée avoir échappé à un assassinat programmé, avait publié sur ce même Srba des articles compromettants qui avaient conduit ce dernier à démissionner.

Srba, rappelons-le, ainsi que ses deux complices sont sous les verrous, simplement parce que l'homme commandité pour le crime s'est rétracté en informant la police.

Jan Kavan et Kofi Annan,  photo: CTK
Mais ce qui retient désormais l'attention, c'est plutôt l'invite du président Vaclav Havel à Kavan de démissionner. Voilà son message, tel que communiqué à la presse par son porte-parole : "Après toutes mes expériences dans un passé lointain et immédiat avec Jan Kavan, avec ses contacts particuliers et sa politique en matière de personnel, il serait convenable que Jan Kavan réexamine son aptitude à exercer certaines fonctions qu'il occupe."

Le Premier ministre, Vladimir Spidla, dédramatise l'affaire en une seule idée : la liaison de Kavan avec Srba reste à démontrer. Pour sa part, le président de la Commission A.E. de la Chambre des députés, Vladimir Lastuvka, estime qu'il peut ne s'agir que "d'intrigue" de journalistes. Quant à Kavan, tout au plus il reconnaît que le choix de Srba ne fut pas "une bonne idée", mais qu'à l'époque, Srba était à la hauteur de ses fonctions.

Auteur: Omar Mounir
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