Jiri Paroubek prend des leçons de social-démocratie à Londres

Le Premier ministre Jiri Paroubek et Tony Blair, photo: CTK
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Première visite « de travail » du chef du gouvernement tchèque, Jiri Paroubek, au Royaume-Uni après son bref passage à Paris la semaine dernière. Au menu des discussions avec Tony Blair notamment, la Constitution européenne bien sûr, mais également les troupes basées en Irak, et la libre-circulation de la main d'oeuvre en Europe.

Le Premier ministre Jiri Paroubek et Tony Blair,  photo: CTK
« La prolongation de cette mission est dans notre intérêt national, et je suis d'avis qu'elle devrait être prolongée » : c'est par ces mots que Jiri Paroubek a confirmé, lundi à Londres, qu'il était convaincu que les policiers militaires tchèques devaient rester en Irak au moins jusqu'au 31 décembre de cette année. Une nouvelle qui ne pouvait faire que plaisir à Tony Blair, dont les troupes ont en charge le secteur où est basé le contingent tchèque.

« Paroubek est parti chercher conseil » titrait ce mardi le quotidien Lidove Noviny, rapportant les propos du Premier ministre tchèque selon lesquels son parti social-démocrate (CSSD), en difficulté, tente de s'inspirer des travaillistes britanniques. Et si les conseils sont donnés par un homme qui vient de remporter pour la troisième fois consécutive les élections parlementaires outre-Manche, ils sont sûrement écoutés avec la plus grande attention.

Jiri Paroubek a d'autre part profité de cette visite - à l'origine prévue pour son prédécesseur Stanislav Gross - pour demander au résident du 10 Downing street de l'aider à convaincre les anciens membres réticents de l'UE d'ouvrir leur marché du travail aux citoyens des nouveaux pays. Le Royaume-Uni est en effet l'un des rares Etats où les Tchèques peuvent être embauchés sans permis de travail spécial.

Le Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: CTK
Mais le sujet le plus longuement discuté entre les deux hommes ce lundi aura sans doute été le sujet au coeur de toutes les discussions entre chefs d'Etat et de gouvernement européens, à savoir la Constitution européenne, à quelques jours des référendums français et hollandais qui pourraient tout bouleverser. En attendant le résultat crucial de dimanche prochain, Jiri Paroubek a annoncé qu'il comptait s'entendre avec l'opposition de droite eurosceptique pour que les Tchèques puissent se prononcer sur le Traité constitutionnel par référendum.

Si d'aventure un tel référendum était organisé dans le pays, on devrait avoir droit à une campagne « folklorique », animée entre autres par le Président de la République, Vaclav Klaus, l'un des plus grands pourfendeurs du texte avec le chef du Parti civique démocrate, Mirek Topolanek, qui a récemment qualifié la Constitution de « shit » [en anglais dans le texte]...