Jordann Perret, premier hockeyeur français à disputer une finale de Ligue des champions

Jordann Perret (à gauche), photo: ČTK/Luděk Peřina

Déjà unique Français à évoluer depuis un peu plus de deux ans dans l’Extraliga, le championnat d’élite tchèque, Jordann Perret deviendra aussi prochainement le premier joueur français à participer à une finale de la Ligue des champions de hockey sur glace. Le 4 février, devant son public, le Mountfield Hradec Králové, dont l’attaquant international tricolore porte les couleurs depuis l’été dernier, affrontera les Suédois de Frölunda, tenants du titre. Au lendemain de la demi-finale retour victorieuse (3-0) contre Djurgårdens, mardi dernier en Bohême de l’Est, qui a confirmé le succès du match aller en Suède (3-1), Jordann Perret a confié sa joie et sa fierté à Radio Prague International.

Jordann Perret  (à gauche),  photo: ČTK/Luděk Peřina

« Nous avons fait deux très bons matchs en respectant le système et en faisant ce qu’il fallait pour décrocher cette qualification méritée. Nous étions le seul club non suédois parmi les demi-finalistes, car le championnat suédois est certainement le plus relevé en Europe. Nous allons maintenant retrouver Frölunda en finale, que nous avons déjà affronté à deux reprises en phase de groupes plus tôt dans la saison avec une victoire et une défaite. Cela va être un gros match, car Frölunda est habitué aux finales et aux titres (le club de Göteborg, champion en titre de Suède, a remporté trois des cinq premières éditions de la Ligue des champions : en 2016, 2017 et 2019). Mais nous avons bien sûr toutes nos chances. »

Que représente cette qualification pour vous et pour le club dans une compétition qui n’était pas forcément un objectif prioritaire en début de saison ?

Hradec Králové - Djurgårdens,  photo: Foto: ČTK / David Taneček
« Non, mais nous avons passé les poules et après, de fil en aiguille, nous avons naturellement voulu aller le plus loin possible dans la compétition. Et nous voilà en finale ! C’est un exploit pour un club tchèque, car le Sparta Prague, qui avait d’ailleurs été battu par Frölunda en 2017, était parvenu jusque-là avant nous. Les supporters sont heureux et cela sert à la promotion du club et de la ville de Hradec. C’est super. »

« Et puis c’est formidable pour moi aussi. Aucun hockeyeur français n’a encore participé à une finale de Ligue des champions, ce sera donc un bon moment à vivre. »

Que pensez-vous de cette Ligue des champions ? Vous avez disputé votre premier match de groupe au pays de Galles à Cardiff, ville mieux connue pour son ambiance rugby que hockey, vous avez ensuite poursuivi votre parcours en affrontant des Autrichiens, des Allemands ou encore des Suisses. Pour autant, la compétition ne mobilise pas les foules, on a le sentiment que la mayonnaise a un peu de mal à prendre auprès du public…

« C’est une compétition qui est encore assez récente avec une première édition en 2014-2015, mais je pense que l’engouement sera de plus en plus important avec les années. C’est vrai que les tribunes sont dégarnies lors de certains matchs. Mais chez nous, la patinoire était pleine pour la demi-finale (un peu plus de 6 000 spectateurs) et l’ambiance était excellente. Maintenant, nous avons la chance de disputer la finale à la maison, et je pense que ce sera un grand événement. »

« Je voulais rester en Tchéquie »

Vous avez rejoint Hradec l’été dernier après deux saisons passées chez le grand rival régional de Pardubice avec l’ambition de jouer le haut du tableau en Extraliga. Etes-vous satisfait de votre choix ?

« Oui, c’était un bon choix. Je suis parti de Pardubice précisément pour pouvoir disputer les play-offs et la Ligue des champions. Tout se passe super bien : nous avons une bonne équipe, un excellent entraîneur avec Vladimír Růžička (légende du hockey tchèque, capitaine de l’équipe championne olympique en 1998 et entraîneur de l’équipe championne du monde en 2010), nous allons jouer une finale et il y a aura encore plein de choses excitantes à vivre en championnat après. J’ai aussi pas mal de temps de jeu, bref je suis très heureux à Hradec. C’est une ville qui, comme Pardubice, respire le hockey. La salle est pleine ou presque à chaque match et les fans sont toujours derrière nous. »

Vous aviez une offre notamment de Finlande en fin de saison dernière, mais vous avez choisi de rester en République tchèque…

« Je tenais à continuer mon aventure tchèque. J’apprécie le style de jeu et l’Extraliga tchèque est un des quatre meilleurs championnats européens. Et puis je me sens bien ici, je n’avais donc pas de raison de partir, et ce d’autant moins après avoir trouvé une équipe ambitieuse comme Hradec. J’aimerais donc rester ici. »