Josef Bohuslav Foerster, un compositeur au regard de peintre
"Trois moyens sont donnés à l'homme afin qu'il puisse s'exprimer : la parole, la couleur et le ton", a écrit le compositeur tchèque Josef Bohuslav Foerster, homme qui a su profiter de tous ces moyens dans sa création artistique. Ces jours-ci, on peut voir au Musée de la musique à Prague une exposition de son oeuvre picturale.
Josef Bohuslav Foerster forme, avec Josef Suk et Vitezslav Novak, le trio des grands classiques de la musique tchèque du XXe siècle, compositeurs qui prolongeaient à l'époque éprise de modernité, les glorieuses traditions du siècle précédent. Foerster, né en 1859, a créé une oeuvre importante : quatre symphonies, plusieurs poèmes symphoniques, des opéras, de nombreuses oeuvres de chambre et beaucoup de choeurs dont la popularité ne se démentit pas et qu'on trouve toujours dans le répertoire des ensembles de chant tchèques.
"J'aime donc je suis", c'est par cette modification de la célèbre sentence de Descartes que Josef Bohuslav Foerster a défini les bases spirituelles de sa vie. L'amour sous toutes ses formes s'impose donc dans toutes les oeuvres de cet artiste de nombreux talents. Quant à ses talents, on dirait même que la nature lui en a donné un peu trop. Il était compositeur, musicologue, organiste, écrivain, pédagogue, connaisseur de l'histoire et de la philosophie. Pendant toute sa vie, il était aussi peintre et c'est justement à son engouement pour la peinture qu'est consacrée l'exposition de trois centaines de ses dessins et de ses tableaux qu'on peut voir, ces jours-ci, au Musée de la Musique à Prague.
Foerster est, et restera jusqu'à la fin de sa vie, ce qu'on appelle le peintre du dimanche, mais il voue à la peinture une véritable passion. Le pinceau et le chevalet sont les compagnons fidèles de pratiquement toutes les étapes de son existence. Il ne se lassera jamais de saisir par le pinceau les paysages, les jardins, les maisons et les objets qui l'entourent, il peint minutieusement à l'aquarelle et à l'huile les intérieurs de ses appartements de Prague, de Hambourg et de Vienne. Ses maisons de campagne qui figurent aussi sur de nombreux dessins, sont pour lui la porte de la nature, le point de départ des randonnées qui lui permettent de planter son chevalet dans les champs, à la lisière d'une forêt, au bord d'un étang. Il ne cessera de peindre que quelques jours avant sa mort, survenue en 1951, à l'âge de 92 ans. D'innombrables dessins et tableaux restent un témoignage précieux de sa vie et démontrent que cet homme éternellement enchanté, était capable de trouver la beauté dans presque tout ce qui l'entourait.
L'exposition de l'oeuvre peinte de Josef Bohuslav Foerster sera ouverte au Musée de la Musique, jusqu'au 28 novembre.