Karlovy Vary 2017 : « Plus les stars sont importantes, plus elles sont des personnes normales »

Uma Thurman, photo: ČTK

Karlovy Vary, c’est le plus grand festival du film international d’Europe centrale. Il n’est donc pas vraiment étonnant d’y voir s’y bousculer les stars internationales et les grands noms du cinéma mondial. Depuis vendredi dernier et jusqu’au weekend prochain, on peut ainsi voir défiler dans la célèbre station thermale des personnalités comme Uma Thurman, Casey Affleck mais également Lambert Wilson ou encore Ken Loach. Reportage…

Uma Thurman,  photo: ČTK
Dès qu’Uma Thurman approchait à moins de cent mètres de l’hôtel Thermal, le monstre de béton qui constitue le centre névralgique du festival, les musiques de la bande-son de Kill Bill ne manquaient pas de résonner aux oreilles des festivaliers. L’actrice américaine, récente présidente du jury Un Certain Regard à Cannes, composé également de Karel Och, le directeur artistique de Karlovy Vary, a eu droit à son globe de cristal récompensant l’ensemble de sa carrière. Vainqueur 2017 de l’Oscar du meilleur acteur pour sa performance dans Manchester by the Sea, Casey Affleck, qui se trouve par ailleurs mis en cause dans une affaire de harcèlement sexuel, a bénéficié du même honneur. On pouvait le croiser aux abords du Thermal, accompagné d’une nuée de photographes, de fans et de courtisans, par exemple quand il se rendait à la traditionnelle interview avec l’incontournable Marek Eben, l’interviewer officiel du festival.

Le compositeur James Newton Howard, célèbre pour les musiques dizaines de films dont Pretty Woman ou Hunger Games, a d'ailleurs lui-même répondu à ses questions expertes. Il l’a fait après avoir dirigé, vendredi 30 juin, l’Orchestre symphonique national tchèque en ouverture du festival.

Des vedettes en veux-tu en voilà donc, et il n’y en a pas que pour les amateurs de cinéma anglo-saxon. Parmi les invités de prestige de cette 52e édition du festival de Karlovy Vary, figurait également Lambert Wilson, qui comptait bien profiter de l’événement, comme il nous l’a expliqué dimanche dans le café de l’hôtel Pupp :

Nicloas Silhol e Lambert Wilson,  photo: ČTK
« Karlovy Vary, c’est une découverte pour moi. J’ai feuilleté rapidement la programmation. Je me disais en arrivant hier soir, c’est quand même merveilleux notre métier qui nous permet de faire des choses excitantes quand on tourne des films, parce qu’on fait des voyages, qu’on rencontre de nouvelles personnes. Ensuite, il y a cette autre partie où on va défendre des films dans différents pays. La grande surprise quand on arrive dans un festival en dehors de Cannes, de Berlin et de Venise, c’est que dans les autres pays comme ici en République Tchèque, il y a un autre univers culturel, des autres références. Des gens qui sont des stars qu’on ne connaît pas forcément. On se plonge dans d’autres priorités culturelles. Cela fait du bien à son orgueil. »

A Karlovy Vary, au milieu de toutes ces stars inconnues de lui, Lambert Wilson défend le film Corporate, projeté en compétition officielle, dans lequel il joue aux côtés de Céline Salette, qui tient le rôle principale. Le long-métrage, le premier du cinéaste Nicolas Silhol, met en question les pratiques managériales consistant à harceler moralement des salariés pour les pousser à la démission. Un sujet auquel pourrait bien être sensible le réalisateur Ken Loach, lui-même invité à Karlovy Vary pour y recevoir un prix en compagnie de son scénariste historique, Paul Laverty. Et Lambert Wilson avait bien l’intention d’en toucher deux mots au maître du cinéma social britannique :

Jiří Bartoška,  photo: ČTK
« J’ai rencontré par exemple au Festival de Cannes le metteur en scène anglais Ken Loach, avec qui j’ai eu une grande conversation politique sur les élections françaises. Il vient ce soir, je veux absolument qu’il vienne voir le film, il est très intéressé par les questions sociales, comme on le sait. Les festivals permettent ce genre de passerelles entre les pays et les univers. »

Lambert Wilson semble en tout cas bien correspondre à la maxime de Jiří Bartoška, le charismatique président du festival depuis le milieu des années 1990, selon laquelle« plus les stars sont importantes, plus elles sont des personnes normales ». L’entretien complet avec l’acteur français est à retrouver ce samedi sur Radio Prague.