Karlovy Vary, résolument à l’Est
Le festival de cinéma de Karlovy Vary se poursuit jusqu’à la fin de la semaine. Retour aujourd’hui sur ce événement cinéma, avec Michal Procházka, critique de cinéma et journaliste au quotidien Právo. Dans la deuxième partie de cet entretien qu’il a accordé à Radio Prague, il rappelle ce qui fait l’originalité de ce festival, mais aussi évoque quelques coups de cœur personnels dans les films projetés.
« La vision du festival c’est de présenter notamment des films d’Europe de l’Est et d’Europe centrale, mais aussi de présenter des personnalités ‘classiques’ du cinéma : soit des Etats-Unis ou de France, comme c’était le cas avec Patrice Chéreau et Isabelle Huppert cette année. Peut-être qu’on peut penser que le programme est un peu éclectique. Mais d’un autre point de vue, c’est un festival qui a l’ambition de présenter les meilleurs films de cette année. »
Quelle est d’après vous la participation cette année ?
« Je crois que c’est presque complet. Il y a des gens qui attendent pour la projection d’un film pendant une ou deux heures avant le début du film. Les séances sont toutes complètes. Il y a tellement de gens que c’est difficile de passer à travers la foule pour rejoindre un ami par exemple. Je pense qu’il va falloir trouver encore un autre espace, une autre salle de cinéma. »Quels sont les films qui vous ont plu cette année, côté Europe de l’Est et de manière générale ?
« Cette année malheureusement, il n’y a pas de film tchèque dans la section compétitive. Peut-être que ça n’a pas été une année assez fructueuse pour la création tchèque. Alors qu’il y a cinq ou six films hongrois faits par des réalisateurs jeunes, novateurs. C’est intéressant de suivre ces films. Moi personnellement j’ai beaucoup aimé les films sud-coréens, des films présentés à Cannes. Il y a eu la projection du film de Claire Denis, 35 rhums. C’est un film au titre un peu violent, alors qu’il s’agit d’un film sublime avec l’histoire d’un père et de sa fille qui essaye de rester dans cette relation familiale intense. Lui, au contraire, essaye de l’aider à le quitter. C’est une perspective tout à fait surprenante par rapport à ce thème parce que normalement, en général, ce sont des histoires d’émancipation des jeunes par rapport à leurs parents. »