Karlovy Vary: un film islandais remporte le globe de cristal

Baltasar Kormakur, photo: CTK

Le festival international du film a pris fin ce week-end à Karlovy Vary. Et le vainqueur est... un film islandais, ce qui est plutôt une surprise. Retour sur le palmarès de la 42e édition de ce festival avec Alexis Rosenzweig.

Baltasar Kormakur,  photo: CTK
Myrin, La cité des Jarres en français, c'est le titre du film du réalisateur islandais Baltasar Kormakur qui a remporté le Globe de cristal, la récompense suprême à Karlovy Vary. Kormakur n'est pas un inconnu, il s'était déjà fait remarquer il y a quelques années avec 101 Reykjavik, dans lequel jouait Victoria Abril.

La Cité des Jarres est une adaptation d'un polar islandais, une enquête criminelle dans les marais de la capitale, une adaptation devenue très vite le plus grand succès de l'histoire du cinéma islandais. Le jury présidé par l'Américain Peter Bart a fait mentir tous les pronostics cette année. Mais les favoris ne sont pas repartis les mains vides. Lucky Miles, le road-movie australien de Michael James Rowland, qui raconte l'aventure tragi-comique de trois clandestins dans le désert, obtient le prix spécial du jury. Et c'est Bard Breien qui s'est vu décerner le prix de la meilleure réalisation pour L'art de la pensée négative, film norvégien très remarqué au festival.

Est-ce que le cinéma tchèque a été récompensé cette année ?

Zdenek Sverak,  photo: CTK
Oui, deux lots de consolation pour le film tchèque en compétition cette année. Le dernier long-métrage du clan Sverak, Bouteilles consignées, a reçu le prix du public. Pas difficile quand on joue à domicile, mais ça fait toujours plaisir, d'autant que Zdenek Sverak s'est également vu attribuer une mention spéciale pour le scénario de cette comédie aigre-douce, qui bat tous les records au box-office tchèque.

Alors, il y a beaucoup de catégories spéciales dans le palmarès, on ne va pas toutes les nommer, mais on peut quand même parler des deux globes de cristal décernés pour « contribution artisique exceptionnelle au cinéma international ».

Danny DeVito et Jiri Bartoska,  photo: CTK
Le premier a été décerné à Bretislav Pojar, réalisateur tchèque spécialisé dans les films d'animation et de marionnettes dont on a déjà parlé sur Radio Prague. Et puis « le plus grand des petits acteurs d'Hollywood », Danny DeVito, a été récompensé lui aussi pour l'ensemble de sa carrière, d'acteur, de réalisateur et de producteur. Une carrière d'acteur entamée dans un film réalisé par un Tchèque, Milos Forman, le chef-d'oeuvre Vol au-dessus d'un nid de coucou. Danny DeVito, qui est venu à Karlovy Vary pour la fin du festival, a d'ailleurs souligné qu'il était resté ami avec Milos Forman depuis ce film.

Et côté spectateurs, quel est le bilan du festival cette année ?

Le bilan est plus que positif, avec plus de 12 000 accréditations au festival, soit 500 de plus que l'année dernière, un total exact de 135 759 spectateurs pour les 250 films projetés dans tous les cinémas de Karlovy Vary. En fait, le bilan est tellement positif que Jiri Bartoska, le président, craint pour l'avenir du festival si le nombre de festivaliers continue d'augmenter. Les infrastructures de la petite ville de Karlovy Vary sont limitées et surtout, le centre du festival, l'Hotel Thermal, est dans un état catastrophique. D'après Bartoska, il suffirait de brancher quelques ordinateurs de plus pour que tout le système électrique saute.