La coalition gouvernementale aborde un tournant dans son fonctionnement

Le Premier ministre Stanislav Gross et Miroslav Kalousek, photo: CTK
0:00
/
0:00

Les relations restent très tendues entre le Premier ministre social-démocrate, Stanislav Gross, et Miroslav Kalousek, le chef du parti chrétien-démocrate, deuxième principale formation de la coalition gouvernementale. Suite à l'affaire du financement de l'appartement de Stanislav Gross et des activités douteuses de la femme de ce dernier, le président de la République, Vaclav Klaus, a sommé les deux camps de trouver au plus vite un terrain d'entente pour sortir le pays d'une crise politique dont certains traits ont été qualifiés « d'absurdes et de grotesques » par l'ancien chef de l'Etat, Vaclav Havel.

Le Premier ministre Stanislav Gross et Miroslav Kalousek,  photo: CTK
La coalition gouvernementale se trouve peut-être à un carrefour de son existence. Tandis que les chrétiens-démocrates continuent de réclamer la démission de Stanislav Gross, le Premier ministre, de son côté, contre-attaque en s'affirmant prêt à se passer des trois ministres chrétiens-démocrates qui se trouvent au sein du Cabinet. Lundi matin, Miroslav Kalousek, chef de file de la rébellion, a confié au président de la République que les sources troubles des revenus du chef du gouvernement, y compris des revenus provenant probablement de la prostitution, restaient un problème pour son parti qui se pose en gardien de la morale politique. Kalousek faisait ainsi allusion à l'information parue dans la presse, selon laquelle l'associée de la femme du Premier ministre dans son activité commerciale était sans doute la propriétaire d'une maison close.

Vaclav Havel
En attendant la rencontre, ce mercredi, entre Stanislav Gross et Miroslav Kalousek, rencontre qui pourrait se révéler comme un tournant décisif dans la résolution de la crise, le président de la République a invité ses acteurs à convaincre les citoyens tchèques qu'un fonctionnement crédible du gouvernement actuel était encore possible. Et si Stanislav Gross, très discret dans ses propos, a fait savoir qu'il était conscient de sa responsabilité dans la stabilité politique du pays, l'ancien chef de l'Etat, Vaclav Havel s'est fait le porte-partole d'une grande partie de l'opinion publique tchèque en déclarant que la situation actuelle autour du financement de l'appartement du Premier ministre était « absurde » :

« Bien entendu, la situation dans laquelle se trouve actuellement notre garniture gouvernementale me désole beaucoup. Avant tout, je dois dire que la campagne menée, très particulière, est l'élément qui me gène le plus. Dès que quelqu'un devient l'homme politique le plus populaire du pays, on dirait qu'il est nécessaire de lui donner des coups de bâton, et ce qu'il ait réellement fait quelque chose ou non. Or, qu'a fait Stanislav Gross ? Il a emprunté de l'argent pour financer l'achat d'un appartement. Tout le monde a emprunté de l'argent pour acheter un appartement. Seulement, Stanislav Gross a eu toutes sortes d'excuses étranges quand on lui a demandé d'expliquer d'où venait cet argent et qui était son créancier. D'autres que lui sont beaucoup plus habiles. Ils font savoir que le créancier en question ne veut pas dévoiler son identité, un point c'est tout, et voilà, l'affaire est close », a expliqué son point de vue Vaclav Havel.