La dernière exécution en République tchèque a eu lieu le 2 février 1989
Le 2 février, 20 ans se sont écoulés depuis la dernière exécution sur le territoire de la République tchèque. Vladimír Lulek, reconnu coupable de l’assassinat brutal de sa femme et de 4 enfants, est le dernier homme exécuté par pendaison dans notre pays, le 2 février 1989. Quinze mois plus tard, la peine capitale a été abolie.
« Il y avait tout une série d’arguments en faveur de l’abolition de la peine de mort: le premier, sans doute, le fait que la peine capitale aggrave, généralement, le taux de cruauté dans la société. Un autre argument est celui qu’il est extrêmement difficile pour chaque juge de décider de la vie d’autrui. »
Au cours des 72 ans d’existence de la peine capitale en Tchécoslovaquie, plus de 1200 personnes ont été exécutées. La période la plus noire est celle des années 1950 : les historiens ne sont pas unanimes pour dire combien de peines de mort dictées pour des raisons politiques par le régime communiste ont été prononcées, le plus souvent on indique le chiffre de 248 ou de 262. Un étudiant de 27 ans, Vladivoj Tomek, est le dernier prisonnier politique exécuté en Tchécoslovaquie en 1960.La période du Printemps de Prague a posé la question de l’abolition de la peine capitale. Celle-ci est maintenue, mais aucune peine n’est exécutée jusqu’au début des années 1970. D’ici à la fin des années 1980, les tribunaux ont prononcé des peines de mort contre 41 personnes, dont une seule femme : Olga Hepnarová, 22 ans, qui a roulé intentionnellement avec son camion, sur un trottoir en faisant 8 morts et 11 blessés graves.
Toutes ces stipulations ont été adoptées par la République tchèque en tant que pays successeur à l’ancienne Tchécoslovaquie. Ainsi, le nom de Zdeněk Vocásek s’inscrira dans l’historique de la peine capitale en tant que dernier homme condamné à mort, mais qui a échappé à l’exécution de la peine.
La suppression de la peine de mort, il y a 20 ans, n’a pas suscité une réaction généralement positive, se souvient Jiří Teryngel. Aujourd’hui, la situation est semblable : deux tiers des Tchèques ont estimé, dans un sondage, que la peine capitale devrait exister. Jiří Teryngel exclut toutefois que le débat à ce sujet puisse réellement reprendre :
« Car il est dit dans la Constitution de la République tchèque que les conventions internationales sont au-dessus de toute loi nationale, il est dont exclu que la peine capitale soit adoptée, cela serait contraire à la Constitution. »