La fuite des données personnelles d’étudiants roms embarrasse le ministère de l’Education
Le ministère de l’Education a publié sur son site internet les données sensibles de quelque 900 étudiants d’origine rom. Une information révélée par la télévision tchèque et qui met le ministère dans une situation pour le moins inconfortable.
Sont publiés ainsi sur le site les noms, prénoms, dates de naissance et même les adresses de ces jeunes Roms bénéficiaires de bourses qui servent à payer leurs frais d’internat, leurs repas ou le matériel nécessaire à l’étude. Dès l’annonce de la nouvelle, le ministère retire le document incriminé, affirmant que celui-ci n’a été en ligne que pendant la matinée. Pourtant, celui-ci semble y avoir été bien plus longtemps, puisque la date d’enregistrement affiche le 20 novembre. Katerina Savičová, porte-parole du ministère de l’Education :
« Cette affaire est toute fraîche, nous menons notre enquête sur ce qui a pu se passer. Bien entendu nous avons immédiatement supprimé ces données de notre site. C’est une situation très désagréable. Pour l’instant, rien n’est très clair. Les droits d’administrer le site sont réservés à certaines personnes. Nous devons bien entendu déterminer qui a publié ce document même s’il est clair qu’il s’agit probablement d’un de nos employés. »Pour Dana Moore, de l’Université Charles, cette faute peut avoir des conséquences particulièrement désagréables pour les personnes concernées :
« Dans cette société, ce type d’incident peut logiquement entraîner des phénomènes d’envie et de jalousie : un tel va se rendre compte qu’il n’a pas reçu de bourse, alors que ces personnes en ont bénéficié. En outre, tout ceci est combiné avec une problématique ethnique… »
Une problématique sensible en effet dans un pays où les relations avec la minorité rom ne sont de loin pas au beau fixe, comme en témoignent les récentes tensions ethniques entre roms et non-roms dans le nord de la Bohême.Le Bureau pour la protection des données personnelles a déjà fait savoir qu’il allait s’intéresser à l’affaire. David Pavlát :
« Nous allons nous occuper de cette affaire et nous lançons une procédure pour une possible violation de la loi sur la protection des données personnelles sensibles. »
Entre temps, après avoir retiré les données en question de son site internet, le ministère de l’Education a décidé de son côté de porter plainte contre X. Affaire à suivre donc.