La Journée mondiale de lutte contre le sida en République tchèque

Photo: CTK

La distribution de préservatifs et de dépliants pour sensibiliser l’opinion sur le danger du VIH et un tram spécial sida dans lequel un médecin répondait aux questions concernant la maladie, voilà comme se déroule la Journée mondiale de lutte contre le sida, ce 1er décembre, dans la capitale tchèque.

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C’est vrai qu’on ne voit pas beaucoup de campagnes de prévention autres que celle du 1er décembre, date de la Journée mondiale contre le sida, et surtout pas en dehors de Prague. Il est vrai aussi que la République tchèque fait partie des pays les moins touchés : un total de 1170 malades et 140 décès depuis la moitié des années 1990 où des tests de dépistage ont commencé à être réalisés. Pourtant, le nombre de personnes séropositives et malades a été multiplié par 5, depuis 1996. Au cours des trois premiers semestres de cette année, la République tchèque a enregistré 261 nouveaux malades. Pour Miroslav Hlavatý, directeur de la Maison de la lumière, les bas chiffres sont une bombe à retardement car en réalité, quelques 2800 personnes pourraient, d’après lui, porter le virus sans le savoir et le propager. Le risque est très sous-estimé, souligne-t-il :

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« Il y a toute une nouvelle génération qui n’a pas connu Freddie Mercury, qui s’est habituée et qui n’a pas au-dessus de la tête une épée de Damoclès qui lui montrerait les dangers de contamination. On reste tranquille face aux statistiques, on ne se rend pas compte que tout le monde est menacé, et la génération qui vient vit sans avoir peur du sida. »

Le danger est sous-estimé aussi du fait que de nouveaux médicaments, toujours plus perfectionnés, sont développés. Selon Marie Staňková, médecin chef du Centre Sida à l’hôpital pragois de Bulovka, l’année prochaine, les patients tchèques auront accès à deux nouveaux médicaments. En revanche, deux autres seront retirés à cause de leur coût trop élevé que les mutuelles ne remboursent qu’en partie alors que la somme qui reste à payer pour le patient s’élève à 6000 couronnes par mois. Les restrictions des dotations de l’Etat à la prévention du sida – la somme de 16 millions de couronnes en 2008 ne représente qu’un quart de ce qu’elle était il y a 12 ans – s’accompagnent d’autres conséquences négatives encore, comme la nécessité de refuser les soins aux ressortissants étrangers non assurés venant notamment des pays de l’ancienne URSS. En plus, le nombre de laboratoires pratiquant les tests du sida a été réduit – d’une soixantaine d’il y a 12 ans, on est passé à six seulement, aujourd’hui. La Maison de la lumière est l’un d’entre eux, rappelle Miroslav Hlavatý :

« La Société tchèque d’assistance aux malades du sida qui a son siège à Karlín est l’un des rares endroits où les tests sont pratiqués gratuitement pendant toute l’année. Sinon il y a encore l’association de prévention des maladies sexuellement transmissibles ‘Rozkoš bez rizika’ (Le plaisir sans risque) qui a son siège dans la rue Bolzanova, dans le 1er arrondissement de Prague. »

Le 1er décembre, Journée mondiale de lutte contre le sida, est traditionnellement une occasion pour tous les laboratoires de proposer gratuitement des tests de dépistage du sida.