La Philharmonie tchèque fête ses 115 ans
Le 4 janvier, la Philharmonie tchèque a fêté ses 115 ans d’existence. Retour sur l’histoire d’un ensemble prestigieux dans le pays et dans le monde.
« Il a fallu attendre environ 20, 25 ans avant que la Philharmonie ne devienne vraiment un ensemble à dimension mondiale. Il a fallu attendre la venue de Václav Talich, le premier chef d’orchestre de légende qui l’a dirigée pendant la Première république tchécoslovaque et a obtenu d’excellents résultats. Ses successeurs ont continué : quelques temps Rafael Kubelík, avant d’émigrer en 1948. De 1950 à 1968, Karel Ančerl qui a aussi émigré après l’invasion d’août 1968. La dernière grande période, c’était Václav Neumann jusqu’en 1990. La Philharmonie et lui ont vécu ensemble la révolution de velours et elle faisait partie des institutions qui se sont clairement positionnées du côté de la liberté. »
L’histoire de la Philharmonie tchèque est étroitement liée à celle d’artistes invités qui ont également participé à la renommée de l’ensemble, comme l’explique Petr Veber, de la rédaction Vltava :
« Durant les dix années qui ont suivi la guerre, la Philharmonie a accueilli une grande partie des grands chefs d’orchestre qui comptaient dans le monde. Même avec le rideau de fer, de grands solistes ou chefs ont réussi à venir, ne serait-ce parce que la Philharmonie servait un peu de vitrine pour l’Ouest. Un des moments clé, légendaires, ça a été en 1990, à la fin du festival du Printemps de Prague quand, après 40 ans, Leonard Bernstein est revenu en tant qu’invité. Il était venu la première fois au tout début du festival, après la guerre... De même, je pourrais aussi mentionner la figure de Sir Eliot Gardiner qui a dirigé la Philharmonie à de nombreuses reprises ou encore Manfred Honeck, le chef d’orchestre autrichien. » A noter à cet égard que le 14 janvier prochain, Manfred Honeck dirigera l’ensemble pour une représentation unique du très beau Stabat Mater d’Antonín Dvořák, une œuvre trop peu souvent interprétée. Rappelons aussi que l’ensemble est lié également à la figure de Sir Charles Mackerras, inlassable promoteur de la musique tchèque à l’étranger et décédé l’été dernier.Mentionnons encore que l’un des derniers chefs d’orchestre en date pour la Philharmonie tchèque était Zdeněk Mácal, jusqu’en 2007, qui fêtera le 8 janvier ses 75 ans. Radio Prague vous en parlait il y a quelques jours : une nouvelle ère attend la Philharmonie tchèque à l’horizon 2012. Le chef d’orchestre Jiří Bělohlávek actuellement directeur musical de l’Orchestre symphonique de la BBC, prendra les rênes de la Philharmonie tchèque.