La police tchèque a arrêté plusieurs personnes soupçonnées de soutien au terrorisme

Photo: Archives de la Police tchèque

La police tchèque a démantelé, début avril, un groupe de personnes suspectées d’avoir soutenu des activités terroristes. L’information a été présentée à la presse, ce mardi, par les dirigeants de la police tchèque. L’affaire serait liée aux activités de l’organisation islamiste radicale Jamaat Shariat. Selon le directeur de la police tchèque, Petr Lessy, c’est la première fois que les policiers tchèques ont appliqué la législation sur le soutien au terrorisme.

Photo: Archives de la Police tchèque
La procédure a été ouverte contre huit ressortissants de Bulgarie, de Moldavie, du Daghestan russe et de Tchétchénie dont sept sont accusés de falsification de documents. Cinq ressortissants moldaves et russes sont soupçonnés d’avoir agi consciemment pour permettre ou faciliter des attentats terroristes. Six personnes ont été écrouées en République tchèque, deux autres sont en liberté en Allemagne. Le chef de l’Unité de lutte contre le crime organisé Robert Šlachta explique quelles ont été les activités de ce groupe :

Photo: Archives de la Police tchèque
« Il s’est avéré que ce groupe devait assurer le soutien matériel, financier et les ressources humaines pour les opérations terroristes dans le nord du Caucase. Les membres du groupe sur le territoire de République tchèque assuraient de faux papiers, des moyens financiers, des explosifs et des armes pour les soi-disant ‘nouveaux combattants’. »

Robert Šlachta
Selon Robert Šlachta, la qualité des documents falsifiés était excellente et les faussaires étaient capables de créer de nouvelles identités complètes qui étaient indécelables lors des contrôles policiers de routine. Le produit de ces activités était envoyé au Daghestan où il était employé par le mouvement terroriste Jamaat Shariat. Et Robert Šlechta de constater que le groupe démantelé en République tchèque était très fermé et qu’il a été très difficile de le pénétrer. Le séjour de toutes les personnes écrouées en République tchèque était légal et dans le groupe il y avait plusieurs demandeurs d’asile.

Une partie du groupe avait suivi un entraînement dans des camps afghans et pakistanais mais la police tchèque ne dispose pas, pour le moment, de preuves que ces personnes aient participé à des opérations sanglantes des organisations caucasiennes en Russie. L’organisation islamiste anti-russe Jamaat Shariat a été fondée au tournant du siècle. La journaliste tchèque Petra Procházková, spécialiste de la situation dans le Caucase, évoque les racines et les objectifs de cette organisation :

« A l’époque les Tchétchènes cherchaient à étendre leur zone d’activités au Daghestan et ont contribué à la fondation de cette organisation qui s’appelait d’abord Jenet ou Jamaat ce qui signifie ‘paradis’. La première tâche des membres de cette organisation et qu’ils remplissaient très consciencieusement, était exclusivement des attaques contre la police, les juges, les fonctionnaires c’est-à-dire contre les éléments collaborant avec la Russie. »

Les agents de l’Unité de lutte contre le crime organisé en République tchèque se sont lancés sur cette piste dès 2008. C’est à ce moment-là qu’ils ont reçu l’information sur la prolifération des personnes liées avec l’organisation Jamaat Shariat sur le territoire tchèque. Jammat Shariat serait responsable de toute une série d’attaques terroristes dont les attentats suicidaires dans le métro de Moscou en mars 2010, qui ont fait 40 victimes. Néanmoins, le directeur de la police tchèque Petr Lessy se veut rassurant :

Petr Lessy,  photo: CTK
« En ce qui concerne une possibilité d’attentant terroriste sur le territoire tchèque, notre pays ne court pratiquement aucun risque. »

Les activités antiterroristes tchèques sont organisées en coopération étroite avec la police allemande. Selon des sources allemandes, les radicaux islamistes auraient transféré une partie de leurs activités de Berlin à Prague.