La police tchèque responsable d'accidents mortels

Les accidents de la route mortels qui ont marqué ce dernier week-end ont une nouvelle fois fourni la preuve que les pratiques et comportements des policiers tchèques relevaient trop souvent d'un abus de pouvoir. Deux agents sont en effet responsables de la mort de deux piétons qu'ils ont, l'un comme l'autre, renversés après avoir gravement enfreint le code de la route. Une situation alarmante sur laquelle s'est penché Guillaume Narguet.

L'administratiuon policière s'en défend. Généralement, elle qualifie même ces accidents de « malheureux ». Pourtant, faits et statistiques, qui indiquent clairement le contraire, ne plaident pas en sa faveur. Ces derniers temps, les accidents de la route provoqués par des agents de police au volant de leur véhicule de fonction se multiplient. Et lorsque ceux-ci entraînent, comme ce week-end, la mort de deux innocents, c'est l'ensemble de l'opinion publique tchèque qui s'indigne des moeurs et pratiques ayant cours dans les rangs de l'une des institutions les plus décriées du pays. Est notamment mis en cause le manque d'honnêteté et de conscience professionnelelle dont font régulièrement preuve les représentants de l'ordre. De même, la lenteur, voire l'incapacité des hauts fonctionnaires à reconnaître les torts de leurs subordonnés est un autre facteur de l'indéniable manque de crédit dont souffre la police auprès de la population.

Ainsi, dans la nuit de vendredi à samedi derniers, en Bohême de l'est, c'est un policier en état d'ébriété qui a renversé un homme de 39 ans avant de prendre fuite. Ce dernier est ensuite décédé à l'hôpital des suites de ses blessures. Quelques heures plus tôt, dans l'après-midi, un autre policier n'avait pas respecté la priorité dont bénéficiaient une mère et son fils de quatre ans lors de la traversée d'un passge clouté d'une route à deux voies. Alors qu'une voiture circulant sur la file de droite s'était arrêtée pour laisser passer les piétons, le policier, qui circulait quant à lui sur la file de gauche, n'a pas daigné freiner. Là aussi, le petit garçon a succombé à ses blessures peu après son arrivée à l'hôpital.

L'année dernière déjà, 52 infractions policières au volant avaient été officiellement relevées. Certes, toutes ne concernaient pas une conduite en état d'ivresse et rares furent celles à avoir été suivies de conséquences aussi tragiques. N'empêche, jusqu'alors trop laxiste dans ses contrôles et dans le maintien de la discipline, la police tchèque pourrait, enfin, commencer à payer les pôts cassés.