La République tchèque entérine de nouvelles mesures pour lutter contre le terrorisme
Face à la menace terroriste grandissante en Europe, la République tchèque va renforcer ses dispositifs de sécurité. Après la récente promesse faite par le gouvernement d’augmenter le budget du Service de renseignement de sécurité (BIS) dans les années à venir, 187 millions de couronnes (6,8 millions d’euros) seront investis pour de nouveaux dispositifs de sécurité à l’aéroport international Václav Havel à Prague.
« Ces informations pourraient être utilisées par le BIS dans le cadre de la lutte contre le crime organisé. »
Le vice-président de la commission parlementaire pour la sécurité, Zdeněk Bezecný, a poursuivi dans ce sens :
« L’accès à ces données peut aider à rendre plus efficace le travail de tous les services de renseignement. »
Les employés du BIS ne devraient demander les données bancaires que s’il existe un soupçon justifié de financement d’une action terroriste ou relevant du crime organisé. Sur ce point, le porte-parole du BIS, Jan Šubert, assure cependant que les petits entrepreneurs ne seront pas contrôlés :« Il serait souhaitable, par exemple, de vérifier les informations qui auront été fournies par les personnes intéressées par de grandes commandes publiques. Nous voulons toutefois obtenir ces informations uniquement après avoir obtenu une autorisation judiciaire préalable. »
Dans la mesure où il n’est pas clairement défini dans la loi quelles autres institutions, outre la police, ont un droit d’accès aux données téléphoniques, le BIS ne pouvait jusqu’alors que très difficilement se procurer ces informations.
Autre mesure de sécurité adoptée ce lundi par le gouvernement : la mise en place à l’aéroport Václav Havel à Prague d’un système moderne de sécurité incluant un dispositif détectant automatiquement les visages des passagers après les avoir comparés avec différentes bases de données. L’utilisation de ce système, dont l’installation devrait être finalisée dans le courant 2016, pourrait être élargie aux autres aéroports internationaux tchèques, tels que ceux de Brno ou de Karlovy Vary. A propos de la mise en place de ce nouveau système de sécurité, dont le fonctionnement devrait coûter annuellement 20 millions de couronnes (environ 727 000 euros), le vice-premier ministre et ministre des Finances, Andrej Babiš, a fait savoir :« Dans le cadre de l’espace Schengen, il n’existe bien évidemment aucune certitude pour pouvoir affirmer à 100% qu’aucun terroriste ne s’introduira sur notre territoire. »
Ce lundi, les membres du groupe pragois de l’Organisation de la coopération musulmane, qui compte une vingtaine de représentants diplomatiques des pays musulmans en République tchèque, ont exprimé par voie de communiqué leur préoccupation quant à la montée de l’islamophobie en République tchèque. Ils ont notamment mis en garde contre les récentes déclarations du leader du parti Úsvit, Tomio Okamura, qui a mis en ligne au début du mois de janvier un texte islamophobe.