La visite du comte Radslav Kinsky à Zdar nad Sazavou
Il y a une semaine, je me suis rendue à Zdar nad Sazavou, une ville historique au bord de la rivière Sazava, dont les origines remontent à l'an 1252 où un couvent cistercien fut fondé dans une forêt impénétrable, à la frontière tchèque et morave. Le passé le plus ancien du monastère et de la ville est décrit dans un manuscrit médiéval unique en son genre - la chronique en vers «Cronica domus Sarensis», écrit en latin par le moine Jindrich Rezbar, autour de l'an 1300. Le monastère a connu son plus grand essor, au XVIIIe siècle, sous la direction de l'abbé Vaclav Vejmluva qui a invité à Zdar le célèbre architecte, Jan Santini Aichel. Ce dernier a transformé cette ville en centre du style architectonique que l'on appelle le gothique baroque tchèque. Parmi les perles de ce style, il y a l'église de pèlerinage, Saint-Jean-Népomucène sur le Mont vert, bâtie dans les années 1719-1722. En 1994, cette église a été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Son plan rappelle une étoile à cinq branches - le symbole des cinq blessures de Jésus Christ, ainsi que de cinq étoiles du martyr Jean Népomucène. Les cloîtres de l'église sont en réparation, actuellement, pour pouvoir briller avec le monastère à l'occasion du 750e anniversaire de sa fondation. Le monastère cistercien, le château du comte Radslav Kinsky, actuellement, est devenu le centre culturel de la ville de Zdar nad Sazavou et la cible de ma visite. J'ai voulu parler avec le docteur Radslav Kinsky, membre de l'une des dernières familles nobles tchèques. Dans son bureau décoré de trophées de chasse, il m'a parlé de l'histoire de sa famille fondée, selon une ancienne légende, par Teta, soeur de la princesse Libuse, et par un hercule qui, les mains vides, a tué un sanglier pour le mettre à ses pieds... Après le putsch communiste en février 1948, une vingtaine de familles nobles, sur la totalité d'environ soixante, sont restées en Tchécoslovaquie. Celles qui sont restées ont été expropriées, beaucoup de nobles ont été mis en prison ou ont été condamnés à exercer des professions manuelles. Quel fut le destin de Radslav Kinsky qui n'avait à l'époque que vingt ans. La suite de l'entretien dans quinze jours...