L’acteur John Travolta récompensé à Karlovy Vary
Vendredi dernier s’est ouverte la 48e édition du Festival international du film de Karlovy Vary. Cette année encore, le panel d’horizons cinématographiques qui s’offre au public tchèque est copieux. Outre les vedettes mondiales présentes dans la ville thermale de Bohême de l’Ouest, les cinémas tchèque et français sont également mis à l’honneur. Présent sur place, Pierre Meignan nous en dit plus.
« La 48e édition du festival de Karlovy Vary s’est ouverte vendredi soir par la projection du film ‘L’Ecume des jours’, adaptation du roman éponyme de Boris Vian dirigée par le réalisateur fantasque français Michel Gondry. Ce dernier était d’ailleurs présent pour la première fois dans la ville thermale où il a été accueilli par le président du festival Jiři Bartoška. Rôle principal aux côtés de Romain Duris, Audrey Tautou, qui devait accompagner le cinéaste, a annulé sa venue le vendredi même à Karlovy Vary, où « Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain » avait été récompensé en 2001 du Globe de cristal, le prix le plus prestigieux de cet événement cinématographique. »
« Malgré son absence, les amateurs de célébrités ont pu se consoler le lendemain, samedi, avec la venue de John Travolta, qui s’est fait connaître pour ses films musicaux. L’acteur américain est arrivé en toute simplicité avec son avion privé pour recevoir un Globe de cristal récompensant sa contribution au cinéma mondial. »« Mais le festival de Karlovy Vary, ce ne sont pas seulement les paillettes. Dimanche, les représentants de l’Association des producteurs de l’audiovisuel tchèque ont organisé une conférence de presse pour critiquer la nouvelle loi régissant le financement du secteur. Celle-ci privilégie des partenariats avec des entreprises privées et n’évoque que marginalement un soutien public. »
Comme chaque année, il y a également eu la projection d’un film tchèque entièrement restauré. Quelle œuvre a donc été présentée lors de cette édition?
« Après ‘Marketa Lazarová’ de František Vláčil et ‘Au feu les pompiers’ de Miloš Forman, c’est un autre film très important des années 1960 qui a eu le droit à une projection en avant-première et en version entièrement remasterisée. Il s agit de ‘Chronique morave’ de Vojtěch Jasný, lequel s’est déclaré ‘heureux comme un gosse’. Considérée comme l’une des œuvres majeures de la Nouvelle vague tchécoslovaque, ‘Chronique Morave’ dresse un portrait audacieux et très politique du monde rural au début de la période communiste marquée par une collectivation brutale des terres. »L’intérêt des médias et du public se tourne aussi vers les films en compétition. Et parmi les quatorze films en lice cette année, un film français...
« Tout à fait, il s’agit de ‘11.6’ de Philippe Godeau, le deuxième film de ce réalisateur jusqu’ici connu pour son travail de production. Comme l’a noté la conseillère artistique du festival Eva Zaoralová avant la première projection du film dimanche, cette œuvre s’inscrit dans un phénomène récent, au moins en Europe, qui consiste à s’emparer de sujets d’actualités brûlants. En l’occurrence ici, la trame du film suit Toni Musulin, un convoyeur de fonds jusqu’alors sans histoire qui a défrayé la chronique en 2009 en subtilisant sans arme ni violence 11,6 millions d’euros. Le film a été beaucoup applaudi lors de sa projection. Mais il faudra attendre samedi prochain pour connaître le vainqueur de la compétition officielle. »La sélection française à ce festival ne se limite pas à ‘11.6’. Quels sont les autres films présentés au public tchèque ?
« Très présent sur le marché cinématographique tchèque, où il occupe régulièrement la troisième place, le cinéma français est également bien représenté à Karlovy Vary avec plus de vingt-cinq productions ou coproductions, qu’il s’agisse de fictions ou de documentaires. On peut citer l’œuvre du réalisateur belge Vincent Lannoo, le film ‘Au nom du fils’, qui traite du sujet délicat de la pédophilie dans le monde religieux. Sera également présent le jeune réalisateur de documentaires Jean-Gabriel Périot, qui revient avec le film ‘Le jour a vaincu la nuit’. Ce documentaire s’attache à décrire l’univers pénitencier sous un autre jour puisqu’il donne l’occasion à des prisonniers de raconter leurs rêves face à la caméra. »