L'affaire Regecova proche d'un dénouement
Nous avons parlé déjà dans nos émissions du problème auquel s'est heurté, en automne de l'année dernière, la firme Philips qui construit une usine géante dans la ville de Hranice en Moravie. L'affaire semble toucher à sa fin. Vaclav Richter.
Markéta Regecova, une jeune femme de cette ville, a refusé de vendre à la municipalité de Hranice, pour le prix que la ville lui proposait, une partie du terrain sur lequel on construit la nouvelle usine. La municipalité voulait payer à Markéta Regecova, coiffeuse de son métier, et à plusieurs autres propriétaires, seulement 105 couronnes le mètre carré tandis que quelques autres propriétaires ont reçu des sommes trois fois plus élevées. La jeune femme a refusé donc de vendre et a confié l'affaire à un avocat. Ce dernier a demandé 1 508 couronnes le mètre carré donc, au total, presque 19 millions de couronnes, soit presque 4 millions de FF. Cette revendication s'est heurtée à une ferme résistance du maire de Hranice, Rudolf Novak, selon lequel la somme exigée par Markéta Regecova ruinerait la ville. L'affaire risquait de bloquer la construction de l'usine Philips pour la fabrication d'écrans de télévision, construction qui représente un investissement de 22 millions d'Euros et doit apporter à la région 3500 emplois. La propriétaire du terrain s'est vue accusée de nuire à l'intérêt public et a été exposée à différentes pressions. C'est à cause d'elle que le groupe social-démocrate dans la Chambre des députés a préparé un projet de loi qui devrait autoriser des expropriations dans les zones industrielles crées avec l'appui de l'Etat. La semaine dernière, le projet a été rejeté par la droite. Aujourd'hui il semble cependant que l'affaire est proche d'un dénouement. Selon les dernières informations ce ne serait pas la marie de Hranice, mais la firme Philips elle-même qui payerait à la propriétaire une somme allant de 10 à 20 millions de couronnes. Le montant définitif de la somme fait l'objet encore des négociations secrètes entre Philips et l'avocat de la propriétaire. Cette solution permettra au maire de Hranice de ne pas céder et de sauver la face. Markéta Regecova, elle, espère pouvoir vivre finalement dans le calme. Selon le journal Mlada fronta Dnes l'expropriation semble conjurée. Et le journal de conclure que, malgré les imperfections de la législation tchèque, l'affaire Regecova démontre que nous disposons suffisamment de garanties juridiques pour faire front au pouvoir des puissants.