Le bâtiment principal du Musée national ferme pour quatre ans de restauration

La dernière journée d’ouverture du Musée national, photo: CTK

Les visiteurs devront désormais attendre quatre ans pour pouvoir à nouveau découvrir la plupart des collections de l’un des plus célèbres musées pragois : Le Musée national (Narodní muzeum). Celui-ci sera en effet fermé après une dernière journée porte ouverte, ce jeudi, et s’apprête à connaître une longue période de restauration. Les travaux permettront notamment d’agrandir l’espace d’exposition et devraient être achevés en juin 2015.

La dernière journée d’ouverture du Musée national,  photo: CTK
Fondé en 1818, le Musée national a longtemps été le reflet du renouveau patriotique et culturel tchèque du XIXème siècle. Surplombant la fameuse place Venceslas, le Musée a été un témoin privilégié de l’histoire des pays tchèques. Il est ainsi endommagé par une bombe durant la seconde guerre mondiale, puis quelques années plus tard, par la construction du métro pragois. Il est également la cible de mitrailleuses soviétiques en 1968, lorsque les troupes du Pacte de Varsovie s’emparent du bâtiment de la radio tchécoslovaque, situé non loin de là.

Michal Lukeš,  photo: CTK
Le bâtiment principal du Musée national, construit de 1885 à 1891, sous la direction de l’architecte Josef Schulz, a donc particulièrement souffert des tourments du XXème siècle. Les médias étaient d’ailleurs invités à constater le relatif délabrement du bâtiment lors d’une visite spéciale symboliquement appelée ‘À vos risques et périls’ lors de son avant-dernière journée d’ouverture. Le directeur du Musée, Michal Lukeš avait d’ailleurs du mal à évaluer le degré de détérioration du monument :

« C’est vraiment très difficile à dire, car ce bâtiment célèbre son 120ème anniversaire et il se dégrade complètement, du toit jusqu’aux caves. Les technologies utilisées pour les expositions sont obsolètes et ainsi de suite… C’est pourquoi l’idée d’une restauration intégrale était en préparation depuis longtemps déjà. »

Photo: CTK
Les travaux, dont le coût est évalué à 4,5 milliards de couronnes (environ 186 millions d’euros), devraient ainsi permettre d’agrandir et de moderniser les salles d’exposition. L’un des objectifs est également de construire un tunnel reliant le bâtiment principal à celui de l’ancien parlement fédéral, désormais partie intégrante du Musée, et ce depuis l’automne 2009. Pour une grande majorité du public présent ce jeudi, la nécessité des travaux ne faisait souvent aucun doute. Pour autant, certains doutent de la pertinence de certaines réparations et de la période choisie pour les travaux :

« Je pense que ces travaux sont nécessaires. Pour autant, faire de telles réparations en temps de crise est peut-être un peu trop. Il me semble que certaines d’entres elles ne sont pas primordiales et ne devraient pas être entreprises. Le problème, c’est que les contrats pour ce genre de travaux de rénovations se préparent longtemps à l’avance. Malheureusement, il est difficile de prendre en compte la situation économique du moment. »

Photo: CTK
Pour la dernière journée d’ouverture du Musée national, celui-ci était entièrement gratuit de 10 heures à 20 heures. Une foule importante n’a pas hésité à faire la queue et à attendre parfois plusieurs dizaines de minutes pour découvrir ou redécouvrir un lieu qu’ils ne pourront plus fréquenter pendant quatre années, si les travaux se déroulent comme prévu. Pour Michael Lukeš, cette journée était donc à placer sous le signe de l’émotion. En début de matinée, il revenait sur les dernières animations proposées au public, afin de tirer le rideau sur une dernière note positive :

« Le musée peut aujourd’hui être visité pour la dernière fois, c’est donc un jour assez nostalgique, puisque, évidemment vous le verrez plus jamais comme il a été durant ces dernières décennies. Nous n’avons pas vraiment de programme détaillé vu le nombre de gens qui viennent visiter le musée ces jours-ci. Le public peut cependant s’attendre à plusieurs animations. Des DJ mixeront notamment la musique de Antonin Dvořak. Dans le Panthéon, des films sur les expositions sont projetés et nous présentons nos différentes succursales et leurs objectifs à Prague et dans ses environs. »

Photo: CTK
En effet, le Musée national ne se limite pas à son bâtiment principal et, durant la période de reconstruction, il sera toujours possible de découvrir les autres expositions qu’il propose. Le public était par ailleurs assez surpris par la musique offerte par les deux DJ qui ne se limitaient pas au répertoire du célèbre compositeur tchèque, Antonín Dvořak, mais qui incluait des morceaux plus électros assez atypiques dans cet endroit pour le moins académique.