Le cabinet Zeman critiqué pour ses deux ans d'existence
Au milieu de l'échéance électorale, donc, aussi, au milieu de son mandat gouvernemental, le cabinet social-démocrate tchèque rend des comptes devant la Chambre des députés. Comme on pouvait s'y attendre, le rapport présenté par le Premier ministre Milos Zeman a été globalement très positif. « Après moins de deux ans d'activités de ce gouvernement, a dit le chef du cabinet, les indices statistiques permettent de constater que la situation économique, sociale et de politique étrangère de la République tchèque s'est améliorée considérablement par rapport à 1998. » Comme prévu, l'opposition est loin de partager cet avis. En particulier les députés des partis de droite qui se sont fait souvent remarquer par des propos très musclés. Le chef des chrétiens-démocrates, Jan Kasal, par exemple, a accusé carrément le gouvernement de « rebolchevisation ouverte ». Selon lui, en effet, le cabinet avait promis de faire de l'enseignement sa priorité et de ne pas donner un seul sou aux banques privées. La réalité est cependant telle - dit Kasal - que des dizaines de milliards de couronnes sont versés aux banques privées, tandis que nombre d'écoles se cassent la tête pour trouver les moyens de chauffage en hiver. Le débat sur le rapport du gouvernement a été bien houleux. Vaclav Klaus, chef de la Chambre et président du principal parti d'opposition l'a résumé symptomatiquement, en recommandant aux députés d'en prendre acte... avec regret. Mais, avec ou sans regret, cette recommandation n'a, en réalité, aucune portée pratique.