Le cimetière de Terezín objet d’un acte de vandalisme

Photo: CTK

327 inscriptions ont été volées, la semaine dernière, sur les tombes du cimetière du mémorial de Terezín, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Prague. Ces inscriptions en bronze portaient les noms de victimes du ghetto et du camp de concentration créés par les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. Le ministère de la Culture a fait savoir qu’il entendait apporter son aide pour réparer des dommages dont le montant est estimé à un million de couronnes (40 000 euros).

Photo: CTK
C’est ce mercredi que le nouvel ambassadeur d’Israël en République tchèque, devait se rendre au mémorial de Terezín. Jakov Levy aura pu s’y recueillir mais aussi constater les dommages causés sur 327 des plus de 2 300 tombes de victimes de l’holocauste. Un acte de vandalisme qui n’est pas nouveau à Terezín mais dont l’ampleur est sans précèdent. Près d’une semaine après les faits, la police n’a toujours pas retrouvé le malfaiteur et ignore donc encore ses motivations, d’ordre idéologique ou pécuniaire. Celui-ci risque jusqu’à huit ans de prison.

Pour faire face à ce problème récurrent, les responsables du mémorial, qui n’ont pas les moyens d’assurer une surveillance continue du cimetière, ont donc pris une décision radicale, comme l’explique le directeur Jan Munk :

Jan Munk  (à gauche),  photo: CTK
« Le seul moyen pour empêcher définitivement de tels actes de vandalisme sera de remplacer progressivement l’ensemble des inscriptions sur les tombes en utilisant un autre matériau que le bronze, par exemple des moulages en résine qui seront patinés pour ressembler le plus possible aux inscriptions originelles. Ce n’est pas une solution très digne, je l’admets, mais dans l’état actuel des choses, c’est sans doute la solution la plus efficace. »

Mercredi, le ministère de la Culture a annoncé qu’il entendait participer aux travaux de réfection afin de remettre le cimetière dans son état originel le plus vite possible. Cela ne sera toutefois pas possible avant la cérémonie funèbre qui se tient chaque année, le 18 mai, à Terezín, en mémoire des victimes des persécutions nazies.

La forteresse militaire de Terezín, édifiée au XVIIIe siècle, a été transformée en prison par la Gestapo en 1940, tandis que la ville le fût en ghetto puis en camp de transit et enfin de concentration. Quelques 140 000 personnes de toute l’Europe ont été incarcérées dans ce qui fut le plus important dispositif du genre dans le protectorat de Bohême-Moravie.