Le Da Vinci Code n'a pas convaincu la critique tchèque. Et le public ?
Ce jeudi, le « Da Vinci Code » de Ron Howard qui a fait l'ouverture du Festival de Cannes, sort en salle, aussi, en République tchèque après avoir été présenté, la veille, aux journalistes.
Quarante et une copies du film - un nombre record - sont désormais distribuées à travers le pays. Le distributeur, la société Falcon, s'attend à des recettes de rêve, d'autant que le thriller de Dan Brown a occupé très longtemps les meilleures ventes de livres dans le pays. (Avant d'être devancé, tout récemment, par le nouvel ouvrage de Vaclav Havel, « Avec concision, s'il vous plaît »). La critique tchèque, quant à elle, est assez réservée, trouvant le « Da Vinci Code » peu convaincant. « Le film décèle l'unique vrai mystère : pourquoi l'a-t-on choisi pour être présenté en ouverture du festival de Cannes », écrit Marcel Kabat dans les pages du quotidien Lidove noviny et de s'interroger avec ironie : « Le Prieuré de Sion y serait-il trempé ? » La presse tchèque n'omet pas, en outre, de mettre en relief le silence, les éclats de rire et les sifflements qui ont accompagné la projection du « Da Vinci Code », devant les journalistes à Cannes. Et les milieux ecclésiastiques tchèques? Pas de réactions passionnées, pas de manifestations ou de protestations à attendre. Le primat tchèque, le cardinal Miloslav Vlk, dénonce pourtant « l'arrogance de la culture » que le livre et le film, d'après lui, représentent. Il dit :« Le Da Vinci Code est un conte de fées, il est effectivement intéressant et nimbé d'une sorte de mystère. Il prétend qu'il y avait un secret que l'Eglise a depuis toujours voulu dissimuler et que d'emblée on arrive à le décrypter et à le dévoiler. Force est de constater que la Bible est devenue un objet de business. Ainsi les auteurs s'enrichissent en profitant de l'ignorance et, que l'on m'excuse, de la bêtise des gens ».
Dans cet esprit s'exprime aussi Francisco Mata Marconi qui dirige la filiale pragoise de l'Opus Dei et qui déclare « ...chaque être normal distinguera ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. On n'est pas inquiet ».
Dès ce jeudi, on verra quel accueil le public tchèque réservera au film. L'intérêt s'annonce considérable, mais les exploitants de salles ne pensent pas qu'il puisse égaler la fascination « harry- potterienne ».