Le gel du Printemps de Prague, la danse et l’année « en 8 »

Bonjour, je suis heureuse de vous retrouver sur les ondes courtes ou sur le site de Radio Prague www.radio.cz. La semaine dernière, Le Tchèque du bout de la langue, consacré aux bals, vous a, peut-être, donné envie, à vous aussi, de vous abandonner au rytme du tango, du jive ou du cha-cha-cha bref, de « vous faire plaisir sans vous faire mal », pour citer les propos de la psychanalyste et danse-thérapeute France Schott-Billmann.

Je voudrais ainsi saluer notre auditeur Philippe Marsan qui a prévu de participer à une soirée-repas dansante, ce samedi 8 mars : « Y a-t-il de nombreuses écoles, cours, clubs de danse en Tchéquie ? A Prague, je pense, mais ailleurs dans le pays ? Par exemple près de chez moi, on compte un club de danse pour apprendre à valser et autres chorégraphies dans chaque ville ! Personnellement, je suis inscrit au club de Andernos. » En effet, M. Marsan, différents cours et stages de danses, destinés aux adolescents et aux adultes sont organisés dans tous le pays. Moi-même, j’ai assisté, il y a quatre ans, à un cours collectif de danses de salon. C’était à Prague, il est vrai, au Centre des congrès, si vous voyez le grand bâtiment moderne tout près du métro Vyšehrad. Les adultes désireux de se déhancher une fois par semaine sont aussi invités à la Maison nationale (Národní dům), dans le quartier de Vinohrady, à proximité de la Radio tchèque. C’est, en revanche, un endroit historique et romantique... qui accueille également les bals les plus chic de la capitale. Sinon, ces dernières années, les Tchèques (les femmes surtout) ont pris goût à la salsa, par exemple, ou encore à la danse du ventre. Enfin ceux qui n’ont ni l’énergie ni le talent pour ce genre d’activité, ont tout au moins suivi à l’automne 2006 et 2007 l’émission de télé-réalité « Star Dance ». Créé par la BBC, ce concours éliminatoire où des personnalités publiques (des comédiens, chanteurs et athlètes) dansent en couples avec des professionnels, a littéralement subjugué les Tchèques et a battu tous les records d’audience.

Changeons de sujet... J’espère que vous n’allez pas m’en vouloir si je continue à citer Philippe Marsan (qui reste quand même un de nos champions des rapports d’écoute !).

« Cette année est une année en ‘ 8’ », constate-t-il. « Pour la Slovaquie, comme pour la République tchèque, ce chiffre a marqué fortement la Tchécoslovaquie 1918, 1938, 1948, 1968... L’année qui m’a personnellement marqué, c’est 1938, les accords de Munich, votre pays divisé, démantelé, la France et l’Angleterre passives (...). Je viens d’acheter par Internet un DVD ‘Le dernier été’, film de 1997 qui évoque ce que fut la vie du ministre Georges Mandel. Fidèle collaborateur de Clémenceau, le père de la victoire, de conception "juive" il fut arrêté et assassiné non pas par l'ennemi, mais par son propre peuple français : la milice de la France occupée. Churchill avait dit de lui, que c'était "le premier résistant". Dès 1935, il demanda une riposte, s'insurgea contre l'avancée et la militarisation de l'Allemagne, il condamna fortement l'action allemande menée en Tchécoslovaquie et demanda au parlement une riposte. Un film émouvant qui montre la conception que certains de nos élus français avaient encore en ces heures troubles, le sens de l'honneur. Je tenais simplement à vous exprimer mon ressenti en cette année "8" qui représente pour votre pays des faits marquants de l'histoire. »

Merci, M. Marsan, pour cette réflexion historique. Je voudrais évoquer, à cette occasion, une autre lettre arrivée récemment à notre adresse électronique franç[email protected]. L’équipe web de Public Sénat, la chaîne parlementaire sur canal 13 de la TNT et sur le site internet www.publicsenat.fr, nous a annoncé la diffusion, le 1er mars dernier, du documentaire intitulé : « Le gel du Printemps de Prague », film de Patrick Rotman et Virginie Linhart qui évoque, justement, le 40e anniversaire du Printemps de Prague célébré cette année.

Août 1968
Que reste t-il aujourd'hui de ce mouvement écrasé par les armées du pacte de Varsovie dans les mémoires tchèques et slovaques, et dans notre mémoire européenne? Voilà la question autour de laquelle s’articule le film.

Public Sénat précise : « Ce documentaire montre comment de janvier à mars 1968 le secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque, Alexandre Dubček a tenté de consolider son pouvoir. Il s'appuie sur toutes les forces de changement (presse, opinion publique, fraction du Parti) pour neutraliser le président de la République Novotný et ses partisans conservateurs, sans se rendre compte de l'ampleur du mouvement qui se développe hors de l'appareil et dont témoignent avec force les images d'archives. »

Rediffusé les 9 et 10 mars, le documentaire « Le gel du Printemps de Prague » a été suivi d’un débat avec historiens et politologues de renom. Si vous voulez revoir l’émission en VOD et réagir, vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site de la chaîne www.publicsenat.fr.

Merci à Eric Billain qui a réagi à Economie-Commerce du 29 février. Nathalie Frank s’est penchée sur la faillite personnelle, désormais autorisée par la législation tchèque. « Je n’imagine pas l’application d’une telle autorisation en France » s’étonne notre auditeur du Nord de la France.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire le message de De Amici Pierangelo de San Genesio ed Uniti, en Italie :« Chère équipe de Radio Prague, depuis quelque temps, j’écoute vos intéressants programmes et pour la première fois, je vous envoie un rapport d’écoute. »

Enfin, un grand bonjour à Raymond Rajaram de l’Ile Maurice, qui nous a écrit malgré ses problèmes de vue.« Je vous écoute régulièrement », souligne-t-il dans sa lettre. La dernière chanson de ce magazine, je l’envoie donc à l’Ile Maurice en particulier... et aussi, bien sûr, dans tous les coins de la planète où vous nous écoutez. Merci pour vos lettres, réactions et suggestions. A très bientôt sur Radio Prague.