Le gouvernement traitera du projet de loi sur l'élevage des chiens
Mercredi prochain, le gouvernement tchèque devrait traiter du projet de loi sur l'élevage des chiens. L'Union cynophile tchéco-morave a donné, mardi, une conférence de presse pour y présenter ses arguments contre. Jaroslava Gissubelova y a assisté.
Le projet en question rend plus sévères les conditions d'élevage et de détention des chiens qualifiés de dangereux. Il donne une liste de huit races considérées comme dangereuses et soumises à l'élevage contrôlé, dont Staffordshire Terrier, Bull Terrier, Dogue argentin, et Pitbull. Le propriétaire de ces chiens aurait l'obligation de demander à la mairie l'autorisation de détention. L'autorisation ne serait délivrée que pour une année, à la personne de plus de 18 ans, sans antécédents judiciaires qui, en plus, devrait avoir l'assurance responsabilité civile pour les dommages causés aux tiers par l'animal. L'autorisation de détention devrait coûter 2000 couronnes, en cas de station d'élevage jusqu'à 50 000 couronnes. On lit plus loin dans le projet de loi que sous peine d'une sanction allant de 5000 à 20 000 couronnes, tout chien doit être tenu en laisse et muselé s'il est promené à une distance de moins de 200 mètres du bâtiment le plus proche. Le chien qualifié de dangereux ne peut jamais être promené sans laisse.
L'Union cynophile tchéco-morave n'est pas d'accord avec la loi en question. D'abord, elle estime qu'on n'a pas besoin d'une nouvelle loi. La législation existante fournit des instruments de protection, le problème est que ces instruments ne sont pas utilisés. L'attitude de la police urbaine laisse à désirer. Une loi ne pourra à elle seule rien régler. Comment veut-on assurer son application? L'Union s'oppose à la division de chiens en catégories de races dangereuses et sûres, estimant que c'est un non-sens. Il n'y a pas de chiens dangereux à priori. Tout dépend de leurs propriétaires. Aussi, l'Union veut-elle que non pas le chien, mais la personne qui le détient, soit rendue responsable devant la loi. Pour cela, il faut introduire un système d'enregistrement de chiens efficace et un système d'identification univoque de tous les chiens, et non pas de chiens choisis, uniquement. Un autre argument de l'Union est que la nouvelle loi ne concernerait que les chiens dangereux de race, non pas leur croisement ou les chiens sans certificat de race, donc 1,6% seulement d'un million des chiens élevés actuellement en République tchèque. Tout un groupe social de personnes précis qui détient les croisements de Pitbull et qui est le plus redouté par l'opinion échapperait complètement à l'application de cette loi.