Le manège Wallenstein expose "La Fête des couronnes de roses" d'Albrecht Dürer
L'an 2006 est celui du 500e anniversaire de la « Fête des couronnes de roses, » le très célèbre tableau du peintre et graveur allemand Albrecht Dürer qui a marqué la transition entre le gothique tardif et la Renaissance. La Galerie nationale de Prague, qui a la chance de le posséder dans ses collections, a décidé de lui consacrer une exposition. Le vernissage a eu lieu mardi, au manège Wallenstein.
Inspiré du culte du rosaire, très en vogue au XVe siècle, la thématique iconographique du tableau repose sur l'illustration de la fraternité chrétienne symbolisée par une assemblée de laïcs et de membres du clergé offrant ou recevant des couronnes de roses. Aux images traditionnelles du message religieux qu'impose le groupe formé par la Vierge assise, l'ange joueur de luth, le pape et l'empereur, Dürer oppose une scène vivante, une évocation de la vie, du soleil et du grand air. La commissaire de l'exposition Olga Kotkova attire l'attention sur une curiosité :
« Une mascotte de l'exposition est la mouche que Dürer, dont on connaissait le sens de l'humour, avait placée au genou de la Vierge en trompe-l'oeil pour qu'elle produise l'impression d'un vrai insecte. La mouche a disparu du tableau après que celui-ci ait été endommagé lors du transfert de Venise à Prague, en 1606. Une autre curiosité - la figure charismatique dans le coin droit du tableau est celle de l'auteur lui-même. Curieuses sont aussi les circonstances du décès de Dürer, à l'âge de ses 56 ans : pour étudier le corps des baleines qu'il voulait saisir sur l'un de ses tableaux, il s'est rendu dans une région marécageuse des Pays-Bas où il est mort des suites d'une malaria, en 1528. »
Selon Vit Vlnas, directeur des collections d'art ancien, l'exposition qui vient d'être inaugurée au manège Walenstein, n'est pas une exposition d'un seul tableau. Elle présente une centaine d'oeuvres illustrant la place exceptionnelle de « La fête des couronnes de roses » dans l'histoire de l'art européen :« L'exposition nous conduit à Nuremberg, ville natale de Dürer, à Venise où il a créé son tableau et dans la Prague rodolphienne où il a inspiré une pléiade d'artistes... L'exposition documente la période du 19e siècle pendant laquelle le tableau était une propriété des Prémontrés de Strahov, jusqu'aux travaux de restauration qui ont permis de l'exposer en toute splendeur. »