Le peintre Franta présente ses interrogations sur la condition humaine
Franta est le nom d’artiste de František Mertl, peintre et sculpteur français d’origine tchèque, qui a fui la Tchécoslovaquie dans les années 1950. Installé depuis en Provence, ses œuvres sont exposées au Musée Guggenheim à New York ou au Centre Pompidou à Paris. Heureusement, de temps à autres, elles sont aussi à voir en République tchèque. En cette fin d’année 2012, deux expositions rappellent son travail à Prague, l’une à la galerie Nová Síň, l’autre au Musée Kampa.
On se trouve au Musée Kampa, qui est une institution qui a une très grande collection d’art tchèque moderne et contemporain. Je suppose que c’est une exposition importante pour vous, ici, depuis 1989…
« J’ai rencontré Meda Mládková à Washington DC. J’y avais une exposition en 1983-1984. C’était notre premier contact. On s’est rencontrés encore quelquefois. Mon premier séjour à Prague, après la révolution, c’était pour la rencontrer. Elle m’avait déjà proposé de montrer mon travail à l’époque, seulement j’avais des projets déjà arrêtés depuis longtemps. Finalement, on a trouvé ce moment qui me convient et qui me fait plaisir. Ici, à Kampa, nous nous sommes concentrés sur le travail du bronze et des travaux sur papier, beaucoup de noir et blanc, des lavis, de l’encre de Chine. »
Pourriez-vous présenter les œuvres présentées ici au Musée Kampa ? Nous sommes par exemple à côté du tableau intitulé Fukushima 2011, c’est donc une œuvre très récente.
« Ce n’était pas facile de faire une sélection. Le thème principal, c’est l’Homme... »
L’Homme, c’est votre préoccupation éternelle…
« Oui. Je ne vais sans doute pas changer. J’ai encore beaucoup de questions à me poser et à poser à celui qui est en face de moi. Et quant aux sculptures, il y a une bonne douzaine de bronzes. Elles accompagnent mon travail de peintre, de dessinateur. Cela m’est resté de l’Académie des Beaux-Arts : quand on travaillait sur le dessin, on nous a aussi apporté de la terre et on nous a demandé de compléter nos connaissances de la tête, d’un corps. Cela m’est resté. J’ai des périodes où mes doigts demandent de contact avec la matière. C’est vrai que sur le papier, sur une toile, on crée des volumes, mais ça reste plat. Avec la sculpture il y a la possibilité de travailler en trois dimensions, de toucher le corps, de le voir dans son complexité et son volume. »Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans une prochaine édition de Culture sans frontières.