Le Pen tente de soutenir un petit parti d'extrême droite tchèque

Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen, qui a déjà entamé sa campagne pour les élections européennes en France, était ce jeudi en Tchéquie, pour soutenir Miroslav Sladek et ses "Republikani", un petit parti d'extrême droite, crédité selon les derniers sondages de moins de 1% des voix aux prochaines élections européennes des 11 et 12 juin prochain.

Jean-Marie Le Pen
"Je suis venu soutenir la candidature des candidats républicains, et plus particulièrement de leur président M. Sladek, que je connais depuis plusieurs années, dans l'intention et dans l'espoir qu'ils aient au moins un ou plusieurs députés de façon à consituer au Parlement européen un groupe des 'nationaux', en quelque sorte"

Jean-Marie Le Pen est en tournée dans l'Union européenne. Après un passage, quelque peu chahuté, la semaine dernière en Grande-Bretagne, il a choisi de venir apporter son soutien aux extrémistes de droite tchèques, représentés par Miroslav Sladek. C'est à Mlada Boleslav, presque en catimini, que la rencontre s'est déroulée. Le Pen avait prévu de visiter avec son hôte l'usine Skoda, mais les responsables du constructeur automobile leur en ont refusé l'accès et ils ont dû se contenter du musée. Pas de rencontre avec la population locale non plus. Sladek a déclaré aux journalistes qu'une conférence de presse avait beaucoup plus d'intérêt pour lui qu'un meeting publique, car elle permettait de toucher davantage de monde. Le parti de Miroslav Sladek, les Republikani, est à la peine. Son président a perdu son siège de député depuis bien longtemps et les récents sondages ne sont guère brillants. Le soutien de Le Pen, son "modèle politique", est donc capital.

Jean-Marie Le Pen et Miroslav Sladek
Le minuscule parti de Sladek a tant bien que mal tenté de faire honneur à son invité français, qui a martelé que la Tchéquie avait une nouvelle fois perdu son indépendance, après les invasions nazies et soviétiques, en adhérant à l'UE. La traductrice, recrutée par une petite annonce indiquant "cherche interprète pour rencontre amicale", a eu beaucoup de mal à traduire aux journalistes tchèques les concepts habituels du leader de l'extrême-droite française.

Pour le Président du Front national, les partis d'extrême-droite des pays entrés dans l'UE la semaine dernière présentent un grand intérêt. Il a besoin, s'il veut créer un groupe autonome au parlement européen, de réunir au minimum 16 députés élus dans au moins quatre Etats-membres. Le but est donc de soutenir l'extrême-droite dans les nouveaux pays adhérents pour compléter les sièges obtenus, entre autres, par le FN français et le Vlaams Blok belge. Le 1er mai dernier sur la place de l'Opéra à Paris, Jean-Marie Le Pen s'est écrié qu'il faudra lors des prochaines élections au Parlement européen "faire entendre la voix de la France française". "Faire entendre la voix de la Tchéquie tchèque"? Le disciple Sladek aura peut-être l'audace de pousser ce cri du coeur après le passage de son maître...