Le projet de Constitution européenne a provoqué un débat houleux à la Chambre des députés
De retour du sommet de Rome, où les 25 chefs de gouvernements ont manifesté la volonté d'adopter la Constitution européenne, même au prix de compromis, le chef du cabinet tchèque, Vladimir Spidla, a dû expliquer à la Chambre des députés la position tchèque.
La seule chose sur laquelle le gouvernement et l'opposition ont su se mettre d'accord est que l'adoption de la Constitution européenne devrait être décidée dans un référendum. Or celui-ci ne serait organisé qu'au cas où d'importants changements seraient opérés dans le traité de l'U.E. de Nice. Le débat a remis sur le tapis la nécessité de l'adoption de la loi sur le référendum général, l'une des promesses électorales, jusqu'ici non accomplie par le cabinet Spidla.
A l'issue du débat, j'ai invité au micro Miloslav Ransdorf, vice-président du Parti communiste de Bohême et de Moravie. Pourquoi son parti a appuyé l'initiative du Parti civique démocrate de demander à la Chambre des députés le débat sur la Constitution européenne:
"Je pense qu'on doit élargir le débat à la société, parce que c'est la société tchèque qui est intégrée dans l'U.E., pas le gouvernement. Le parti communiste est pour le référendum, pour la participation des citoyens dans le genre de décisions qui touchent les questions principales de la société."
Quelles sont vos principales craintes, vos critiques et vos propositions vis-à-vis de l'intégration et de la Constitution européenne:
"Cette intégration dans l'U.E. va changer le caractère de la souveraineté du pays et aussi le fonctionnement des institutions clé en République tchèque, telles que la Banque nationale. Je suis persuadé que, dans la conséquence, cette intégration de l'Europe est une mesure très positive pour notre futur, mais ce qu'il faut, c'est persuader la société. Dans le projet de la Constitution européenne, nous avons des éléments nouveaux, par ex., la possibilité de quitter l'U.E., nous avons un affermissement des éléments fédéraux, non pas fédéralistes, dans la structure européenne. Nous disons qu'il est nécessaire de maintenir la position forte des Etats nationaux, par ex., par la rotation de la présidence, de maintenir les commissariats pour les Etats individuels dans le cadre de l'U.E. Ce qu'il faut aussi, c'est transformer l'U.E. en une puissance économique et politique qui serait capable de concurrencer à la situation existante dans le monde. Le principal est de construire l'Europe de la base, dans la vie quotidienne des Européens, pas des ambitions de l'élite bureaucratique de Bruxelles. Il est très important pour les communistes et les sociaux-démocrates de socialiser le projet européen, élargir l'espace européen aux droits sociaux."