Le sport, objet de fierté des Tchèques

Il paraîtrait que les Tchèques, contrairement à leurs fiers voisins Polonais, manqueraient d'amour-propre, ce qui selon certains expliquerait ainsi en partie leurs comportements au cours de l'histoire. En décembre dernier, une enquête s'est intéressée à la « fierté des Tchèques à propos de la République tchèque ».

Que le sport ait vocation à rassembler, voilà un principe qui n'est pas démenti par le récent sondage réalisé par le Centre pour l'étude de l'opinion publique de l'Institut de sociologie de l'Académie des Sciences. Sur le millier de personnes interrogées, âgées de plus de 15 ans, il ressort que les Tchèques seraient d'abord et avant tout fiers de leurs exploits sportifs. 89% ainsi considérent le sport comme digne de fierté, avant l'histoire du pays, qui suit cependant ce résultat, avec 81% des personnes interrogées. La musique, la littérature et la science sont les trois autres domaines qui gonfleraient la poitrine des Tchèques, mais pas n'importe lesquels puisque l'étude précise qu'il s'agit surtout d'universitaires.

Tendance actuelle ou phénomène relativement classique ? On constate en tout cas une méfiance certaine vis-à-vis du monde politique, qui n'est d'ailleurs pas sans lien avec la façon d'envisager et juger l'histoire du pays, récente et plus ancienne. La relation des Tchèques à leur passé récent, c'est-à-dire l'évolution politique et sociale depuis la Révolution de velours, serait très ambivalente : en effet, les pourcentages se talonnent de près entre 26% des personnes interrogées qui seraient satisfaites des transformations après 1989, contre 24% qui au contraire seraient déçus. Les données sont quasi similaires quant à l'évaluation de la politique tchèque en général.

Lors de cette enquête, deux questions, dites ouvertes ont été posées, laissant les personnes exprimer un peu plus leur point de vue, à savoir quelles étaient les raisons pour lesquelles les personnes interrogées étaient ou n'étaient pas fières d'être tchèques. Une fois encore, c'est le sport qui a remporté la palme de la satisfaction, avec 47%, même si quelque 8 autres % estimaient que leur fierté leur venait de l'aide tchèque apportée lors de catastrophes naturelles - on se souviendra du tsunami l'année dernière - ou des succès remportés par des Tchèques dans les domaines de la recherche.

Pour ne pas changer, c'est le monde politique et public de manière générale qui trinque côté image : pour 22% des personnes interrogées, le comportement des hommes politiques, les affaires, la corruption sont autant de facteurs agravants. A cela s'ajoute l'évocation assez intéressante du vol, qu'il s'agisse de Tchèques qui volent à l'étranger ou chez eux, comme les arnaques des taxis : rappelons en effet, que l'année dernière, le maire de Prague lui-même s'était déguisé en touriste italien afin de piéger l'un de ces chauffeurs de taxi peu scrupuleux. Le vieil adage « Qui ne vole pas l'Etat, vole sa famille » qui avait cours sous les communistes aurait-il encore la vie longue sous d'autre formes ?