L’économie tchèque semble sortir du gouffre

Le Bureau tchèque des statistiques a publié, mardi, son rapport sur le développement de la production industrielle, du commerce au détail et de l’industrie du bâtiment pour le mois de février. Ses secteurs de l’économie nationale affichent une énorme baisse en comparaison avec l’année précédente. Pourtant les économistes sont optimistes.

Photo: Štěpánka Budková
Les données publiées par le Bureau des statistiques sont impressionnantes : baisse de 23 % dans la production industrielle, de 14 % dans le bâtiment et de 7,9 % pour les recettes du commerce au détail ! En plus de cela, les licenciements ont continué en février et le taux de l’emploi dans les entreprises de plus de 50 employés a baissé de 7 %. Le secteur économique le plus touché a été celui de l’industrie automobile. Pourtant, l’économie tchèque commence à remonter la pente, comme l’affirme le président de la Commission économique, Petr Kužel :

« Je suis persuadé, et nos analyses le prédisent, que dans les deuxième et troisième trimestres la croissance affichera un zéro, ce qui veut dire que la baisse s’arrêtera. Dans le quatrième trimestre, nous pourrons peut-être souffler et nous attendre à une nouvelle hausse de la croissance économique. »

L’évolution actuelle, après un mois de février « noir », confirme ces paroles, particulièrement en ce qui concerne l’industrie automobile. Celle-ci, grâce aux subventions qui lui ont été accordées dans de nombreux pays européens, prime à la casse ou autres, reprend du poil de la bête, et les usines automobiles tchèques ont même du mal à satisfaire la demande, surtout dans la catégorie des petites cylindrées. Škoda Auto a repris la pleine production de tous ses modèles, et le constructeur Hyundai a même relancé l’embauche pour son usine de Nošovice, en Moravie du Nord. Le chiffre d’affaires dans le commerce au détail est aussi en hausse, mais il faut prendre en considération que c’est le résultat aussi des achats pour les fêtes de Pâques.

En dépit de cela, le Fonds monétaire international (FMI) a revu ses prévisions pour 2009. Il annonce une baisse du PIB de la République tchèque de 1,3 %. Le FMI constate encore que la Tchéquie a mieux maîtrisé les conséquences de la crise que les autres pays d’Europe centrale et orientale. Cependant, en raison de la chute de sa croissance économique, elle doit conserver sa stabilité financière. Les économistes affirment que la santé de l’économie tchèque dépend surtout de la « guérison » de la zone euro, car la majorité des échanges commerciaux tchèques se réalisent avec cette dernière. Si la situation ne s’améliore pas dans la zone euro, on ne peut s’attendre à une amélioration dans la production industrielle tchèque.