L’égyptologie tchèque fête ses 100 ans
Une exposition retraçant un siècle d’histoire de l’égyptologie tchèque a ouvert ses portes au public lundi à Prague, au rez-de-chaussée de la Faculté des lettres de l’Université Charles. Jusqu’à la mi-octobre, cette exposition revient sur les débuts et le développement de l’égyptologie à Prague dans la première moitié du XXe siècle. Un domaine de recherches et un travail, dans lesquels les Tchèques ont acquis ffune flatteuse réputation à l’étranger.
Cette découverte d’importance, qui mettait aux jours les sépultures de la princesse Chert Nerbi et de la famille royale, le monde la devait alors à l’Institut tchèque d’égyptologie, dépendant de la Faculté des lettres de l’Université Charles. Spécialiste des questions relatives à l’archéologie égyptienne et à l’histoire des IIIe et IIe millénaires avant Jésus-Christ, Jaromír Krejčí est un des organisateurs de l’exposition qui se tient actuellement dans le centre de Prague :
« Notre exposition est essentiellement consacrée à la collaboration entre les égyptologues et orientalistes tchèques et allemands qui était très positive et collégiale, surtout si on la compare à la situation dans d’autres domaines de recherche. C’est en octobre 1913 que les premières conférences sur l’égyptologie ont été proposées à l’Université allemande de Prague. Elles étaient alors dirigées par l’explorateur germano-autrichien Nathaniel Reich. »Depuis ces premières conférences, l’égyptologie tchèque a donc bien progressé et a même acquis une renommée mondiale.
Son fondateur a été František Lexa, auteur d’un important travail de recherche sur la magie de l’Egypte ancienne et d’une grammaire de l’égyptien démotique, une langue pratiquée environ un millénaire avant Jésus-Christ. C’est précisément grâce à František Lexa qu’un séminaire d’égyptologie a été fondé à l’Université Charles. C’était en 1925, deux ans avant que František Lexa ne devienne le premier professeur d’égyptologie dans ce qui était alors la Tchécoslovaquie.C’est bien plus tard, en 1958, que sera fondé l’Institut d’égyptologie tchèque. Dans les années 1970, celui-ci obtient une concession à Abou Sir, permettant ainsi à l’équipe tchèque de fouiller les structures royales datant de 2 500 avant Jésus-Christ et les tombes de hauts dignitaires du IIIe au Ier millénaire avant notre ère, période sur laquelle les égyptologues tchèques se concentrent toujours depuis.
Les travaux de ces derniers se poursuivent aujourd’hui toujours à Abou Sir, parallèlement au lancement de recherches similaires au Soudan devant permettre de comparer les découvertes dans les deux pays. Mais comme le rappelle Jaromír Krejčí, pour l’Institut d’égyptologie tchèque, la priorité est d’abord que la situation politique en Egypte s’apaise.