Lenka Smidova
Cette femme brune au regard doux et au sourire tendre, dont le corps épouse des formes d'une rondeur classique, surprend non seulement par sa voix sonore et métallique du rare mezzo soprano dramatique de coloration veloutée, mais également par son talent dramatique.
L. Smidova, née en 1961, a étudié le chant au Conservatoire de Prague chez le professeur Helena Tattermuschova. Elle a poursuivi ses études à l'Ecole supérieure des arts musicaux (AMU) sous la direction du célèbre chanteur d'opéra, René Tucek. Par après, L.Smidova a quitté Prague pour acquérir de nouvelles expériences en Italie à l'Academia d'arte lirica e corale d'Osimo, sous la direction des professeurs K.Riciarelli, A.Tonini et M.Melani. Le succès ne se fait pas attendre... En 1987, Smidova obtient le troisième prix du concours de W.A. Mozart à Prague. Le prix d'Ema Destinnova, la plus célèbre cantatrice ayant représenté l'opéra tchèque sur les scènes étrangères en début de siècle, lui est décerné en 1988.
En 1989, L.Smidova devient membre du Théâtre national de Prague. Le premier rôle qu'elle chante est celui d'Eboli dans Don Carlos de G.Verdi. A l'âge de vingt-six ans, elle est la plus jeune cantatrice en République tchèque a avoir chanté un rôle si difficile. En cette même année, L.Smidova devient finaliste du 35ème Concours international de chant de la ville de Toulouse où elle a chanté, entre autres, l'air de Dalila de l'opéra Samson et Dalila de Camille St.Saëns. C'est également en 1989 qu'elle ramasse un énorme succès en Espagne, à San Sebastiàn, à la représentation organisée à l'occasion du 200ème anniversaire de W.A. Mozart, dans le rôle de Dorabella dans Cosi fan tutte, en alternant la célèbre Teresa Berganza. Entre ses multiples représentations, la diva se marie en 1990 et, quatre ans après, elle met au monde une fille, Lenka. La diva témoigne de son talent incontestable au Festival d'Ajaccio en chantant Aida de G.Verdi à un concert en présence de plus de 10 000 spectateurs. Le Festival a été inauguré par la divine Montserrat-Caballé.
Le contact de L.Smidova avec la France ne s'est pas arrêté... Toulouse, car elle revient en France pour chanter la 2ème symphonie de G.Mahler sous la baguette de Gilbert Levine, au 25ème Festival de la Chaise-Dieu sous le patronage de M. François Mitterand. Au cours de la saison 1992-93, elle chante Stabat Mater de Rossini au sud de la France, au Théâtre de la ville de Draguignan. Toujours en France, elle séduit les spectateurs par Stabat Mater d'A. Dvorak à la Cathédrale de Reims
Au cours de la saison 1999-2000, la diva est membre de l'Opéra National de Prague, mais à partir de 2001, revient au Théâtre national. L.Smidova continue pourtant à chanter à l'Opéra national en tant qu'invitée.
La diva ne s'en tient pas uniquement aux rôles classiques tels qu'Azucena ou Eboli de G.Verdi, mais incarne également les rôles comiques comme Kaca dans Cert a Kaca (Le diable et Katia) d'A.Dvorak. Rôle qu'elle est d'ailleurs la seule, en ce moment, en République tchèque à être capable de chanter.
Parmi les maintes rôles interprétés par L.Smidova je citerai La Sorcière dans l'Ondine (Rusalka) d'A. Dvorak, la Comtesse dans la Dame de pique de P.I. Cajkovskij, Maddalena dans Rigoletto et Preziosilla dans La force du destin de G. Verdi...La Carmen de G. Bizet que la cantatrice a chantée à l'Opéra National de Prague est féminine, provocante, dégageant toute la sensualité du personnage fatale. L'expression de Smidova change d'ailleurs à chaque fois d'après la nature du personnage qu'elle incarne. Elle étonne par la souplesse et la grâce de ses mouvements. L'harmonie gestuelle et vocale de la cantatrice a émerveillé et émerveille les spectateurs dans les pays où elle s'est manifestée (l'Italie, la France, Monaco, la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, l'Afrique du Sud, les Emirats, la Grèce )... L. Smidova est également sublime dans le Requiem de Mozart où l'on peut apprécier l'incroyable étendue de sa voix exceptionnelle.
L. Smidova est une femme extraordinaire tout en étant simple et cordiale. Elle a préféré s'installer à la campagne pour ménager ses cordes vocales de la pollution urbaine. Elle et son mari adorent les animaux. Ils vivent dans un domaine où ils s'occupent de six purs-sangs, de trois chiens et un boa constrictor.