Les Affaires publiques se rebellent

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Les Affaires publiques (Věci veřejné), le plus petit des trois partis de la coalition, menacent de quitter le gouvernement si celui-ci n’applique pas sa stratégie de lutte contre la corruption l’année prochaine. Les responsables du parti de centre, entré pour la première fois à la Chambre des députés lors des élections législatives en mai dernier, ont fait cette annonce à l’issue de leur congrès qui s’est tenu le week-end dernier.

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Thème omniprésent dans les médias, la corruption a permis aux Affaires publiques, dirigés par l’ancien journaliste d’investigation Radek John, d’accéder au Parlement en mai dernier puis d’intégrer la coalition gouvernementale. Nommé depuis ministre de l’Intérieur, Radek John a présenté lundi sa stratégie de lutte contre la corruption, cinquante-sept points visant à faire disparaître, ne serait-ce que partiellement, les pots-de-vin et autres dessous-de-table de la vie publique et devant permettre à la République tchèque de se débarrasser de l’étiquette de pays parmi les plus corrompus en Europe. Présidente du groupe parlementaire des Affaires publiques, Kristýna Kočí a fait clairement comprendre que le parti entendait ne pas céder un pouce de terrain sur le sujet :

« 2011 doit être l’année des réformes et le paquet de mesures anticorruption doit être adopté avant la fin de cette année. A cette fin je souhaite que Radek John et nos autres ministres puissent exercer une pression suffisamment forte sur les autres membres du gouvernement. Si cela n’est pas le cas, alors il sera temps d’envisager sérieusement un départ éventuel de ce gouvernement qui s’est promis d’être un gouvernement de lutte contre la corruption. »

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Les Affaires publiques exigent également que le gouvernement présente ses projets de réformes avant la fin du mois de mars prochain. Concrètement, il s’agit des réformes du financement du système de retraite, de la santé et de l’enseignement. Sur ces trois points précis, le ministre des Transports, Vít Barta, estime que le gouvernement a déjà perdu trop de temps.

Autre sujet sensible : les frais de scolarité que le cabinet entend mettre en place dans un proche avenir dans les universités et écoles supérieures. Des frais de scolarité qui font partie de l’accord de coalition conclu entre les trois partis du gouvernement, mais que les Affaires publiques veulent pourtant désormais remettre à plus tard. Ministre de l’Education et vice-président des Affaires publiques, Josef Dobeš justifie ce retournement de veste par sa crainte de l’impact qu’auront les réformes économiques notamment sur la classe moyenne :

Josef Dobeš,  photo: CTK
« Je pense qu’il serait raisonnable de rediscuter de tout cela, surtout pour nous qui sommes le parti social de centre au sein du gouvernement. Il ne faut pas non plus oublier que ces droits de scolarité seront instaurés, s’ils le sont, six mois avant les prochaines élections législatives. C’est pourquoi nos partis partenaires doivent également réfléchir s’ils osent mettre ce système en place juste avant les élections. »

Radek John et Kristýna Kočí,  photo: CTK
Parti de centre comme ils se définissent eux-mêmes, les Affaires publiques continuent cependant de chercher leur véritable place sur l’échiquier politique tchèque. Le congrès du week-end dernier en a été la confirmation, même si selon le leader Radek John, les choses sont plus simples qu’elles n’en ont l’air :

« Je pense que nous devons être le parti des décisions intelligentes. Nous sommes bien entendu un parti de centre. Mais s’il existe une solution à un problème qui provient de la droite, nous devons la soutenir. Et si cette solution provient de la gauche, nous devons aussi la soutenir. »

Reste à convaincre l’opinion publique du bien-fondé de cette philosophie, ce que les Affaires publiques ne sont visiblement pas parvenues à faire, la chute de leurs préférences électorales depuis leur succès aux élections législatives en étant la conséquence la plus manifeste.