Les appels téléphoniques anonymes annoncant de fausses alertes à la bombe sévèrement punis
Trois ans de prison ferme pour une fausse alerte à la bombe. La condamnation prononcée, ce mardi, par le tribunal du 6ème arrondissement de Prague à l'encontre de Pavel Vesely, un jeune homme auteur d'appels téléphoniques anonymes, est sans précédent. Mais au-delà de son caractère exemplaire, le verdict rendu met en lumière la volonté de la justice tchèque de répondre à un phénomène inquiétant et de plus en plus fréquent dans le pays, celui des fausses alertes à la bombe.
Entre mai et décembre 2002, Pavel Vesely, un jeune Tchèque de 20 ans, aura répété sa mauvaise farce à quatre reprises. Une farce qui consistait à informer, par un appel téléphonique anonyme, les opérateurs du service de sécurité de l'aéroport pragois Ruzyne, de la présence d'explosifs dans leurs locaux. Et bien qu'à chaque fois, à la suite d'une courte enquête, la police soit parvenue à l'arrêter pour ensuite l'inculper de la diffusion d'une information alarmiste mensongère, Pavel Vesely resta toujours en liberté. Il aura donc fallu attendre la mi-décembre et sa 4ème récidive pour que la police le place enfin en garde à vue. Et ce mardi, alors qu'une peine de deux ans avait été requise par l'accusation, le jeune homme, déstabilisé, selon son avocat, par des problèmes relationnels avec sa famille, a été condamné à trois ans de prison ferme, un verdict assorti d'une amende de près de 3000 euros à verser à la Régie tchèque des aéroports.
Pour la même raison, à savoir de fausses alertes à la bombe, le procès d'un autre jeune homme, Jaroslav Horacek, est aussi actuellement en cours au tribunal du 6ème arrondissement de Prague. Le 26 août dernier, Horacek a réitéré son appel téléphonique par quatre fois au cours de la même journée. Aujourd'hui, la CSA, la compagnie des lignes aériennes tchèques, réclame le versement de dommages et intérêts dont le montant s'élève à 6,5 millions de couronnes, soit près de 210 000 euros.
Selon les chiffres fournis par la police tchèque, près de 2000 cas similaires ont été traités par sa section criminelle, ces trois dernières années. Depuis le début de cette année, une nouvelle mode a également vu le jour dans les patinoires du championnat de hockey sur glace de 1ère division. Ainsi, cinq rencontres, dont le célèbre derby entre les rivaux pragois du Sparta et du Slavia, ont déjà été interrompues suite à de fausses alertes à la bombe. Une pratique qui oblige les organisateurs à faire évacuer en catastrophe les tribunes et plusieurs milliers de spectateurs dans des conditions de sécurité laissant parfois envisager les scénarios les plus noirs.