Les appétits théâtraux du public de Tours-La-Riche

José Manuel Cano Lopez, photo: lyceens.le.plessis.free.fr
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Un grande fête du théâtre de mouvement débute, ce mardi, dans le parc du quartier de Letna, à quelques pas du Château de Prague, en présence notamment du Cirque Baroque français. Une occasion donc de parler théâtre sur Radio Prague, avec José Manuel Cano Lopez, metteur en scène, comédien et fondateur de la Compagnie de théâtre éponyme basée à Tours-La-Riche, en France, dans un château appartenant jadis à Louis XI. En juin dernier, sa troupe, la seule compagnie permanente en France, a présenté au festival de théâtre de Hradec Kralove, en Bohême de l'Est, un spectacle inspiré d'oeuvres d'Eugène Labiche et de Franz Kafka. C'est donc à Hradec, en plein festival, que je me suis entretenue avec José Manuel Cano Lopez, à propos de son travail avec le public du Tours-La-Riche, convié à suivre tous le processus de création de leurs spectacles, de la première jusqu'à la dernière représentation.

« Je suis fatigué du public qui vient parce qu'il a un abonnement, qui vient au théâtre à 20h30 et qui repart à 22h00, qui fait clap-clap, clap-clap-clap ou pas du tout de clap et après, il s'en va. Et les relations entre les créateurs (je n'aime pas trop le mot artiste, parce qu'on n'est pas des artistes, on est des tâcherons-artisans), ce rapport-là n'existe plus. Dans notre théâtre, nous avons la chance de pouvoir travailler en totale liberté, malgré les contraintes de mes conventions avec les différents partenaires institutionnels. En fait, nous avons ouvert, depuis cinq ans, de manière radicale, les démarches de création aux spectateurs. Par exemple, toutes mes répétitions sont publiques. Nous avons ensuite des parcours de création, c'est-à-dire que nous travaillons par étapes et nous donnons rendez-vous avec le public, en faisant le point sur l'avancée du travail et en apportant des nourritures : sur la Métamorphose, on a projeté des films, on a fait d'autres lectures de Kafka... On accueille aussi des résidences de metteurs en scènes européens : Michal Laznovsky, par exemple, est venu pendant trois mois chez nous... Ils ne viennent pas sur une création, ils ne préparent pas un spectacle destiné au marché théâtral, mais ils viennent sur leurs désirs de théâtre. Ils ont un rêve et on leur donne l'occasion de le réaliser : on leur met le théâtre à la disposition, les comédiens et toute l'infrastructure aussi, ils ont une bourse. Et pendant trois mois, ils cherchent leurs rêves. Dernièrement, nous avons accueilli un metteur en scène danois qui travaillait sur Belle du Seigneur d'Albert Cohen. »

Rencontre avec José Manuel Cano Lopez dans un des prochains numéros de Culture sans frontières.

Auteur: Magdalena Segertová
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