Les archives de la StB seront ouvertes

Douze ans après la chute du communisme, les archives de l'ancienne police communiste secrète, la StB, s'ouvriront au public. Le projet de loi sur l'accès aux archives a été voté, vendredi dernier, par les députés. Jaroslava Gissubelova.

La loi, tant qu'elle sera signée par le Sénat et le président de la République, permettra à chaque citoyen de la République tchèque âgé de plus de 18 ans de se familiariser avec les archives de la StB. Les noms des agents et des collaborateurs de la StB, ainsi que leurs activités seront donc dès lors généralement connus. Aux émigrés, la nouvelle loi permettra de lire les dossiers établis contre eux par des espions communistes redoutés qui les poursuivaient également derrière les frontières. Par contre, ils n'apprendront jamais les noms des ressortissants étrangers qui les dénonçaient et qui rapportaient à la StB.

La nouvelle loi ne permettra pas de publier les informations concernant les étrangers. D'autres documents qui resteront secrets à jamais sont ceux dont la publication pourrait nuire aux intérêts de la Tchéquie et à sa sécurité. Comment la loi fonctionnera-t-elle dans la pratique? Les intéressés adresseront une demande au ministère de l'Intérieur. Un service spécial sera créé probablement à Pardubice, où les citoyens peuvent déjà, depuis 1997, se familiariser avec les dossiers établis contre eux par la StB.

L'ouverture des archives, sera-t-elle un moyen de s'acquitter du passé ou une bombe à retardement qui donnera lieu à des procès et à des scandales? L'utilité de la loi est défendue par les députés de droite grâce auxquels le projet est passé. Les principaux adversaires sont les communistes et une partie des sociaux-démocrates. D'anciens dissidents saluent presque tous la levée du secret des archives communistes estimant que c'est le seul moyen de s'acquitter du passé. D'autres, dont Petr Uhl, posent la question de savoir s'il est utile de publier les informations concernant non pas les agents de la StB, mais leurs victimes. D'autant que ces informations étaient, souvent, mensongères.

Un an après l'entrée en vigueur de la loi sur l'accès aux archives, il sera possible d'éditer par la presse les données enregistrées dans les procès-verbaux et les dossiers de la StB. La liste des agents et des collaborateurs de la StB sera librement accessible sur Internet.