Les archives livrent leur secret sur les pilotes tchécoslovaques en Angleterre
Les 150 pilotes tchécoslovaques de la Royal Air Force (RAF) disparus sans traces dans les eaux de l'Atlantique, pendant la Seconde Guerre mondiale, ne sont plus portés disparus. Les archives allemandes, britanniques et américaines, ont livré leur témoignage sur ces pilotes. Jarka Gissubelova.
De 2 200 pilotes tchécoslovaques en Grande-Bretagne, 537 ont trouvé la mort, au-dessus des eaux de l'Atlantique. 150 ont été portés disparus. A l'aide des enregistrements exacts de la Luftwaffe allemande, et après des travaux de longues années dans des archives britanniques et américaines, l'historien Jiri Rajlich, de l'Institut historique de l'Armée tchèque, est en train de terminer la reconstitution des combats aériens tchéco-allemands. Il connaît les lieux et les circonstances des affrontements tragiques des pilotes portés disparus. Ainsi, un groupe de Messerschmitt a abattu, le 21 août 1943, au nord-ouest des côtes bretonnes, le bombardier Liberator de la 311e escadre de bombardement tchécoslovaque, pilotée par son commandant, Jindrich Breitcetl. Parmi les huit victimes de l'équipage, il y avait le tireur Vilem Jaks, champion de boxe qui a failli décrocher le titre de champion de monde au match l'opposant, en 1935, à Paris, au Français Marcel Thil. D'après les enregistrements allemands, les pilotes reposent au fond de la mer, à 220 km au nord-ouest de Brest. Beaucoup de pilotes abattus n'étaient pas morts tout de suite, mais après des journées de souffrances, dans des canots de sauvetage, perdus dans la mer. L'historien Jiri Rajlich nourrit beaucoup d'admiration pour les jeunes Tchécoslovaques partis, sous le protectorat, dans des armées étrangères pour y lutter contre le nazisme. Et il demande qui, à leur place, aurait le courage de le faire. Pour lui, leur héroïsme est l'un des motifs pour lesquels il vaut la peine, 57 ans après la guerre, d'enquêter sur leurs destinées.