Les frères Masin qui, en 1953, ont abattu sur leur chemin vers l'Ouest des policiers, sont-ils des héros ?
Lors de la journée de l'OTAN, samedi dernier, à Ostrava, le Premier ministre Mirek Topolanek a brisé un tabou qui divise la société tchèque.
Plus de 50 ans plus tard, leur acte divise toujours la société. Dans un sondage réalisé par l'agence STEM, 55% des personnes interrogées ont qualifié les frères plutôt d'assassins, alors que pour 30%, ils étaient des héros. Par ce regard controversé de la société, le président Vaclav Klaus justifie son refus de décorer les frères, comme le Sénat l'a proposé à plusieurs reprises.
Le discours du Premier ministre a provoqué de vives réactions, notamment dans les rangs de l'opposition. Ainsi, le chef du parti social-démocrate, Jiri Paroubek, a estimé que Mirek Topolanek divisait davantage encore la société, au lieu de l'unir. Pour lui, personne ne minimise la lutte des Masin pour la liberté, le fait toutefois qu'ils se soient attaqués, l'arme à la main, à des personnes qui n'étaient pas responsables du régime, reste très controversé. Par contre, le président de la Confédération des prisonniers politiques s'en félicite.
Quant aux frères Masin, ils ne doutent pas de la justesse de leur acte, convaincus d'avoir agi exactement comme des soldats en guerre : « Les communistes ont commencé le combat, en arrêtant et en envoyant à la mort des personnes innocentes, et nous y avons réagi », disent les Masin qui vivent au Canada. Les poursuites judiciaires ont été arrêtées en 1995 et, trois ans plus tard, leur acte a été prescrit. Ce verdict n'a cependant rien dit sur la culpabilité ou l'innocence des deux frères. Est-ce la raison pour laquelle ils hésitent toujours à revenir dans leur pays natal ?